La gué-guerre du thon rouge

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avec Pascal Berthelot , modifié à
Alors que la France s’oriente vers une interdiction, la bataille des lobbys continue.

La France tarde à donner sa position sur le thon depuis près d’un mois. Elle doit annoncer officiellement mercredi son engagement en faveur d'une interdiction du commerce international du thon, d’après le ministère du développement durable. Elle opterait donc pour une inscription à l’annexe I de la Convention sur le commerce international des espèces menacées d’extinction (CITES), qui interdit totalement la vente de ce poisson.

L’annonce formelle sera faite dans les prochains jours. D'ultimes démarches sont encore en cours en faveur des pêcheurs artisanaux. Il s'agit de garantir que les pêcheurs à la canne pourront continuer de vendre leurs prises dans leur port d'attache. Et de négocier une entrée en vigueur dans les douze à dix-huit mois.

"Le Maire m’a tuer"

Le ministre de l'Agriculture et de la Pêche, Bruno Le Maire, a toujours défendu une inscription à l’annexe II de la CITES, qui permet d’instaurer des quotas d’exportation. Ce qui lui vaut d’être attaqué par les écologistes. Greenpeace a lancé une campagne contre le ministre l’accusant de "tuer le thon rouge". L’association invite les internautes à signer une pétition et à écrire à leur ministre. Lequel est également candidat aux régionales en Normandie et doit faire face aux pêcheurs électeurs, rappelle François Chartier, chargé des océans à Greenpeace. Le ministre esquive les apparitions publiques cette semaine.

"Bruno Le Maire est extrêmement embarrassé" :

Le thon rouge est un symbole pour les écologistes comme pour les pêcheurs. Pour ces derniers, s’ils perdent sur ce dossier, d’autres suivront. "Notre contre-attaque sera violente", prévient Pierre-George Dachicourt, président du Comité national des pêches (CNPMEM). "Ce sera le bordel sur les quais de la Méditerranée et de l’Atlantique."