La doctoresse roumaine a fui le village

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avec Maxime Switeck , modifié à
Elle avait pu s’installer grâce à la solidarité d’un village ariégeois. Elle a fui en catimini.

Reste une petite affiche sur la porte du cabinet. On y lit notamment : "merci pour la confiance que vous m’avez accordée". Ces mots sonnent comme une provocation pour tous les habitants de Bélesta, dans l’Ariège. Ils s’étaient pliés en quatre pour aider leur nouvelle doctoresse à s’installer dans leur village en avril 2009. Elle est partie en catimini fin juin en emportant les dossiers des patients et le matériel médical offert par un administré de la commune, faisant croire qu’elle était en vacances.

Une solidarité sans limite

La mairie a participé financièrement en offrant la location de son cabinet et de son logement durant 6 mois. Le maire l’a aidée à obtenir une carte de séjour. Daniel Pintard, pharmacien du village, lui a avancé 8.000 euros pour équiper le cabinet et laissé sa voiture à disposition pendant un an. Il est dégoûté. "Ça ne se fait pas. On ne laisse pas tomber ses patients comme ça. Des patients, ce n’est pas seulement une carte vitale et 22 euros après une consultation surtout dans des villages comme les nôtres où il y des petits hameaux un peu partout avec des personnes âgées".

150 km plus loin

La doctoresse, seule médecin de la commune, n’est pas allée très loin. Elle s’est installée le 1er juillet 150 kilomètres plus au nord, à Villebrunier, dans le Tarn et Garonne. Rien d’illégal dan tout ça. Un médecin a parfaitement le droit de fermer son cabinet sans préavis. Mais ce n’est pas très moral pour les habitants de Bélesta. Et ils comptent bien lui dire de vive voix.