La chiromancie a droit de cité

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Aux Saintes-Maries-de-la-Mer, les diseuses de bonne aventure peuvent à nouveau oeuvrer.

Les diseuses de bonne aventure des Saintes-Maries-de-la-Mer, vont pouvoir réinvestir les rues de cette cité des Bouches-du-Rhône. Depuis un an, ces chiromanciennes, d’origine gitane, ne pouvaient plus exercer leur art divinatoire en raison d’un arrêté pris par le maire UMP de la commune, Roland Chassain. Mais le 22 février dernier, la Haute autorité de lutte contre les discriminations et pour l’égalité (Halde) a constaté "le caractère discriminatoire et disproportionné de l’arrêté", selon Le Parisien, qui révèle mercredi l’information.

A l’adresse de Roland Chassain, la Halde lui a recommandé "de veiller à ce que dès l’année 2010, s’il adopte un arrêté, celui-ci soit proportionné aux nécessités de l’ordre public, sans viser directement ou indirectement une population particulière."

"Un racket organisé"

Pas sûr que l’édile suive le conseil. En revanche, c’est une certitude, un nouvel arrêté sera pris avec le même objectif, empêcher les diseuses de bonne aventure d’interpeller les touristes, nombreux dans la ville, pour leur proposer leurs services. Après avoir vilipendé "les fonctionnaires de la Halde pas conscients des réalités " dans Le Parisien, Roland Chassain prévient en effet : "Ici, la police, c’est moi. Je prendrai un nouvel arrêté car il n’est plus possible de cautionner un racket organisé des touristes."

Les principales intéressées jouent elles l’incrédulité. "On ne comprend toujours pas pourquoi le maire s’entête à vouloir nous faire partir. A un moment donné, nous étions traquées par les policier municipaux", se plaint une gitane. "Les touristes nous réclament quand on n’est pas là. On fait partie du paysage."