La France manque de généralistes

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avec Mélanie Gomez , modifié à
Les jeunes étudiants en médecine sont de moins en moins attirés par cette profession.

Un vent d'impopularité souffle sur la médecine généraliste. En France, chaque année, quelque 20% des postes ouverts restent vacants. Devenir généraliste est aujourd'hui considéré comme un échec par les étudiants en médecine.

"C'est une idée globale, si je suis mauvais, je serai médecin généraliste", avoue une jeune interne au micro d'Europe 1. "On se retrouve à faire des choses plutôt banales comme voir des enfants tous les jours pour des pathologies assez courantes et ce n'est pas très intéressant", ajoute une camarade.

"Devenir généraliste : un échec"

Les futurs médecins s'orientent plutôt vers les spécialités, jugées plus attractives, notamment en raison du salaire.  "Il y a quand-même une certaine différence de revenus entre les médecins généralistes et les médecins spécialistes, ça joue aussi un peu", reconnaît une étudiante au micro d'Europe 1.

Mais si la profession a du mal à séduire, c'est aussi parce que les futurs médecins ne veulent pas suivre les pas de leurs aînés qu'ils ont vu se tuer à la tâche. "Ma journée type c'est entre onze et quatorze heures environ tous les jours", raconte un généraliste en région parisienne, après 22 ans de carrière, au micro d'Europe 1. "Je vois à l'heure actuelle une trentaine de patients par jour", précise-t-il.

Un métier épuisant

Les médecins généralistes eux-mêmes reconnaissent la de la profession. " Aujourd'hui je suis fatigué, il n'y a pas de doute", poursuit le médecin au micro d'Europe 1. "Cela se manifeste par des problèmes de santé, des troubles du sommeil, voilà, il n'y a rien d'autre à dire. Il y a des moments dans l'année où je suis tellement épuisé que je décide de ne pas ouvrir un samedi, pour dormir un peu, pour me reposer… Ça commence tôt et ça termine tard", conclut-il.

La moyenne d'âge des médecins généralistes est aujourd'hui de 50 ans. Et selon plusieurs syndicats de libéraux, s'il n'y a pas de renouvellement  lorsqu'ils partiront à la retraite, la relève ne sera pas assurée.