La France en panne de sel

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Rédaction Europe1.fr , modifié à
De nombreux départements frôlent la rupture de stock et ne peuvent pas déneiger l'ensemble du réseau routier.

La vague de froid et l'épisode neigeux que vient de connaître la France a une conséquence inattendue. Certains départements peu coutumiers du fait commencent à manquer de sel pour traiter les routes. D'autres l'utilisent avec parcimonie, en attendant des livraisons de l'étranger.

"Nous sommes en rupture de stock de sel en Bretagne", a indiqué dimanche le sous-préfet des Côtes-d'Armor, Marc de la Forest Divonne qui évoque le récent épisode neigeux comme du jamais vu depuis "dix ou quinze ans" localement. Quelque 4.000 tonnes de sel, soit le stock d'un hiver classique dans le nord de la Bretagne, a déjà été épandu dans les Côtes-d'Armor.

Attendu depuis samedi sur les quais de Saint-Malo, un cargo chargé de sel a finalement débarqué dimanche avec 400 tonnes à destination des Côtes d'Armor, a précisé la préfecture dimanche soir. Une autre livraison est également prévue jeudi, a-t-on ajouté de même source.

En Normandie, la neige est aussi tombée en abondance. "Il nous reste 915 tonnes de sel, on tient encore deux jours", et une livraison d'Egypte est attendue mardi à Cherbourg, explique Jean-Marc Giraud sous-préfet d'Avranches. Seuls les grands axes sont déneigés, précise-t-il.

En Aquitaine, la Dordogne "arrive au bout" de ses stocks, indique Sébastien Bisson, responsable à la direction des routes au conseil général. Il a commandé 650 tonnes de sel en Espagne mais le fournisseur a du mal a suivre et les camions peinent pour traverser les Pyrénées.

Dans le Gers, le directeur des routes au conseil général, Jean Jacques Gueysen a lui expliqué qu'il économisait le sel en prévision d'un nouveau coup de froid. Le département n'a pu saler que 1.000 km des 3.500 km de son réseau et doit recevoir mercredi une livraison d'Espagne.

Michel Reisch est le directeur général de Quadrimex, le deuxième fournisseur de sel de déneigement en France. Il a de plus en plus de mal à approvisionner ses 600 clients et craint une véritable pénurie de sel dans les jours qui viennent si la météo ne s'améliore pas. En attendant la société fonctionne grâce au système D. Ecoutez-le au micro Europe 1 d'Amandine Janik :