La Courneuve : MAM sera "sans pitié"

  • Copié
Rédaction Europe1.fr , modifié à
Michèle Alliot-Marie s'est rendue lundi matin en Seine-Saint-Denis après les tirs de kalachnikov dont ont été victimes des policiers lors d'un guet-apens dans la nuit de samedi à dimanche. "Tout sera mis en oeuvre pour retrouver les auteurs" des tirs a indiqué la ministre de l'Intérieur.

Michèle Alliot-Marie, la ministre de l'Intérieur, s'est rendue lundi matin à Bobigny. Elle y a rencontré les policiers du commissariat de La Courneuve après les tirs de kalachnikov dont ils ont fait l'objet dans la nuit de samedi à dimanche. La ministre de l'Intérieur leur exprimé son soutien. "Ce qui s'est passé est absolument inacceptable. Je serai donc sans pitié", a-t-elle déclaré. "Je ne tolèrerai jamais des actes qui mettent en danger la vie des fonctionnaires de police", "tout sera mis en oeuvre pour retrouver les auteurs" des tirs", a-t-elle ajouté.

Ecoutez la ministre de l'Intérieur au micro de Guillaume Biet :

"L'insécurité dans cette ville, cela suffit" réagit de son côté le député socialiste de Seine-Saint-Denis, Daniel Goldberg. Pour l'élu, "quatre ans après", les résultats ne sont pas à la hauteur du discours de Nicolas Sarkozy, en 2005 :

quatre policiers convoyant des gardés à vue vers l'hôpital de Bondy ont essuyé des tirs de kalachnikov de calibre 7,62 mm après avoir été bloqués par deux voitures à l'entrée de l'autoroute A 86. Il n'y a pas eu de blessés. Les deux gardés à vue, dont l'un s'est échappé avant d'être rattrapé, avaient été interpellés samedi soir après des tirs de grenaille essuyés par d'autres policiers dans la cité HLM des "4.000", que Nicolas Sarkozy avait promis de "nettoyer" au "kärcher" en juin 2005, après la mort d'un enfant de 11 ans dans une fusillade.

Dimanche sur Europe 1, Jean-François Herdhuin, le directeur départemental de la sécurité publique et le patron de la sécurité de Seine Saint Denis, a donné sa version des faits :

 

 

Les deux gardés à vue, et un troisième jeune arrêté avec eux, "sont des trafiquants de stupéfiants de bon niveau", selon le commissaire de La Courneuve Jérôme Clément. Selon une source judiciaire, l'un d'entre eux a été condamné pour des vols aggravés. Un autre n'a jamais été condamné. Ils sont âgés de 22 à 24 ans. Leur garde à vue, dans les locaux de la police judiciaire chargée par le parquet d'une enquête pour "tentative de meurtre en bande organisée" et "tentative d'évasion en bande organisée", peut durer 96 heures.

A mesure que la rénovation urbaine avance aux "4.000", "les trafiquants sentent qu'ils perdent une partie de leur territoire. Cela augmente objectivement les tensions", observe le maire PCF de la ville, Gilles Poux. Dénonçant une "escalade préoccupante dans la violence qui n'a plus rien à voir avec la petite délinquance mais avec le banditisme", il a réclamé des "moyens" policiers supplémentaires, d'investigation notamment.

Selon Michèle Alliot-Marie, le département comptait fin avril "4.688 policiers", "216 de plus qu'en 2002". La délinquance de proximité a chuté de 10% aux "4.000" entre l'arrivée d'une Unité territoriale de quartier (Uteq) en avril 2008 et janvier 2009, selon le ministère de l'Intérieur.

Depuis dimanche, une compagnie de CRS supplémentaire (70 hommes) a été envoyée dans le département et une quarantaine de policiers parisiens ont été déployés aux "4.000" en renfort des effectifs locaux.