L'incroyable sauvetage des touristes en Corse

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avec Jean-Sébastien Soldaïni , modifié à
Les six occupants de l'avion de tourisme disparu lundi en début d'après-midi à proximité du golfe de Porto ont été retrouvés vivants.

Ils sont des miraculés. Les six occupants du petit avion de tourisme, disparu lundi en début d'après-midi au large de la Corse, ont été retrouvés sains et saufs en toute fin de journée. Ils ont été repérés en pleine mer grâce à leurs balises de détresse. Certains étaient en train d'agiter les bras. Tous ont été héliportés vers l'hôpital d'Ajaccio dans la soirée, après avoir été accueillis dans un poste médical avancé. Ils étaient conscients, parfois hébétés, allongés ou assis sur des civières et enveloppés dans des couvertures de survie dorées. Ils n'ont fait aucune déclaration et ont rapidement été conduits à l'intérieur de l'hôpital.

Les passagers de l'avion sont restés plus de 5 heures dans une eau à 20 degrés, mais avec des creux atteignant 5 mètres. Deux des rescapés "paraissaient en très bonne santé, un était choqué et trois autres en état d'hypothermie", a détaillé le Service d'information et de relations publiques de l'armée de l'air.

Leur avion avait quitté Cannes lundi matin pour un pique-nique à Propriano, en Corse du Sud. Mais voyant les conditions météo se dégrader, le pilote aurait décidé de rentrer plus tôt que prévu sur le continent. Après le décollage, il a juste eu le temps d’appeler le centre de contrôle d'Aix-en-Provence pour signaler une panne de son unique moteur. Il a aussi indiqué son intention d'amerrir en urgence au large du golfe de Porto, sur la côte ouest de la Corse.

Le pilote, un homme expérimenté, pilote chez Air France, âgé d'une cinquantaine d'années, avait auparavant donné l’ordre à ses passagers d’enfiler leur gilet de sauvetage. C'est peut-être ce qui leur a sauvé la vie. Il aurait également eu le réflexe d'ouvrir les portes de l'appareil avant l'amerrissage, ce qui a permis à ses occupants de s'extraire au plus vite de la carlingue avant de déclencher les balises de détresse.

Deux premières personnes, repérées grâce à leurs balises, avaient été hélitreuillées peu après 20 heures à bord d'un hélicoptère de la Sécurité civile, puis soignées sur la plage de Porto (Corse-du-Sud), où un poste médical avancé avait été installé. Une troisième personne a été sauvée par un hélicoptère de l'Armée de l'air. Les trois derniers occupants de l'avion ont été hélitreuillés à leur tour peu après 22 heures, après avoir été repérés près d'un canot de sauvetage largué par un avion de reconnaissance maritime de la Marine nationale.

Reste que le pilote aurait ignoré les consignes de prudence et décidé de décoller de l’aérodrome de Propriano malgré les mauvaises conditions météo. Des rafales de vent frisant les 100 km/h avaient été annoncées dès dimanche soir. Les passagers de l'avion "m'ont dit que l'un d'eux devait aller chercher sa petite-fille à l'école et qu'ils préféraient partir", a raconté le responsable de la sécurité de l'aérodrome en poste lundi, Jean-Pierre Thomas.

Dominique Bussereau, le secrétaire d'Etat aux Transports, a tenu à "remercier chaleureusement" le Centre régional opérationnel de surveillance et de sauvetage (Cross) de Corse et à lui adresser "ses plus vives félicitations" ainsi qu'à "l'ensemble des personnes qui ont permis ce sauvetage exceptionnel."