L'ex-PDG de l'Oréal contre la baraque à frites

L'ancien dirigeant de L'Oréal veut faire fermer une baraque à frites
L'ancien dirigeant de L'Oréal veut faire fermer une baraque à frites © MAXPPP
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avec AFP , modifié à
Il a assigné une commerçante qui possède une baraque à frites près de son appartement de Val d'Isère.

L'ancien PDG de L'Oréal n'aime pas les odeurs de frites. Incommodé par les relents émanant d'une friterie, Lindsay Owen-Jones et trois autres copropriétaires ont assigné en octobre dernier la propriétaire de l'établissement devant le tribunal d'Albertville, en Savoie. Motif de l'assignation: troubles au voisinage, apprend-on jeudi de source judiciaire.

Les plaignants, tous trois propriétaires d'appartements situés au bas des pistes de ski à Val d'Isère, souhaitent la fermeture de la baraque à frites en question. Ils reprochent à la commerçante la violation des règles d'hygiène ainsi que le non-respect du code de l'urbanisme, faisant valoir que le chalet technique n'avait pas vocation à devenir un local à usage commercial. Ils demandent, en cas de non-fermeture du chalet, une compensation financière liée à la perte de valeur de leur bien.

"Ils pensaient nous écraser"

Valérie Maertens, la gestionnaire du chalet de 5m2 mise en cause, fait valoir que "M. Owen-Jones, que je n'ai jamais rencontré personnellement, vient un mois dans la station, alors que nous nous y travaillons toute la saison d'hiver"."Ça fait six ans que ça me pourrit la vie. C'est pesant", glisse-t-elle au micro d'Europe 1.

"Je suis en colère, je me sens persécutée", confie Valérie Maertens :

"Ils pensaient nous écraser les petits paysans de la Savoie", estime la propriétaire. "Pour des personnes fortunées, c'est sûr qu'une cabane à frites devant chez soi cela dérange, mais nous, nous sommes obligés de travailler pour gagner notre vie", proteste Valérie Maertens, en soulignant que le snack avait été bâti en 2005 "sur un terrain familial". Elle précise qu'elle a déjà proposé de vendre sa baraque à frites, contre 500.000 euros, pour pouvoir racheter un autre fonds de commencer ailleurs dans la station de Val d'Isère. 50.000 euros lui ont alors été proposés.

Une seconde procédure devant le tribunal administratif a également été déposée en 2008 contre la mairie. Le syndicat des copropriétaires lui reprochent de ne pas avoir mis fin à l'exploitation du commerce. La guerre de la frite ne fait que commencer.