L’algue qui menace la Méditerranée

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Karine Lambin , modifié à
Un phénomène similaire aux algues vertes bretonnes sévit en Méditerranée.

La mort subite d'un cheval sur une plage des Côtes-d'Armor en juillet dernier a suscité l’émoi. Elle mettait en exergue le phénomène des algues vertes. Dans ce cas, elles se développent sur les plages bretonnes. Ils s’agit d’ulves. En Méditerranée, un phénomène comparable s’opère.

Une croissance rapide

Le littoral méditerranéen est lui aussi menacé par les algues vertes, la Caulerpa racemosa pour la nommer. Contrairement à sa cousine bretonne dont les ravages sont visibles sur les plages, elle tapisse elle les fonds marins, asphyxiant au passage la biodiversité locale.

Observée en 1990 en Libye, la Caulerpa racemosa a gagné quatorze pays de l’Espagne à la Turquie dont la France en 1997. En quatre ans, le littoral français concerné est passé de 8.000 à 13.530 hectares.

Ecosystème bouleversé

Les racines de la Caulerpa racemosa croissent à raison d’un centimètre par jour et peuvent se répandre sur plus d’un kilomètre de long. "Là où une colonie dense s’implante, tout l’écosystème est bouleversé", a expliqué au Parisien Alexandre Meinesz, spécialiste de la Caulerpa à l’université Sofia Antipolis, dans les Alpes-Maritimes. "Les rougets ne trouvent plus à manger, les coquillages meurent, le sol est étouffé".

Des communes se sont déjà attaquées au problème. Pour ralentir l’expansion de cette algue, elles ont tenté de l’arracher et ont eu recours à des traitements chimiques en utilisant des couvertures de cuivre. Mais rien n’y a fait. Elle résiste. "Son éradication biologique est impossible", selon Alexandre Meinesz.

Plan de lutte

Un plan de lutte contre les algues vertes sera présenté mercredi en Conseil des ministres par la secrétaire d’Etat Chantal Jouanno. Il a fait l’objet de consultations entre élus, agriculteurs et organisations non-gouvernementales, lancées suite de l’émotion de cet été.