Kerviel : une plainte contre la SocGen

Quatre salariés de la Société Générale vont se retourner contre leur employeur.
Quatre salariés de la Société Générale vont se retourner contre leur employeur. © MAX PPP
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avec Carole Ferry , modifié à
Des salariés vont attaquer la banque, responsable selon eux des pertes de l’affaire Kerviel.

L’affaire Kerviel est encore loin d’être terminée pour la Société Générale. La banque, qui prépare le procès en appel de son trader, entièrement responsable selon elle de la perte de 4,9 milliards d’euros subie en janvier 2008. Mais l’établissement devra également faire face prochainement à une plainte de quatre salariés, pour qui l’ancien trader n’est pas le seul coupable.

Deux poids, deux mesures

Pour ces quatre employés, la Société Générale est responsable de ne pas avoir surveillé son trader, et donc responsable de l’impact qu’a eu l’affaire sur leur épargne salariale. Car à l’époque, le titre Société Générale a chute de plus de 55 %, et leur économie avec. D’autant qu’il y a eu selon eux deux poids, deux mesures.

"Les dirigeants ont pu partir avec des indemnités confortables, parfois même avec des retraites dorées comme Daniel Bouton (ancien président du conseil d’administration, ndlr)", rappelle Daniel Richard, leur avocat. "Et en ce qui concerne les salariés, ils n’ont eu que leurs yeux pour pleurer."

Guide anti-stress

"Ils espéraient avoir un petit pécule pour leur retraite qui pouvaient être de l’ordre de 50.000 à 200.000 euros. Tout cela a complètement fondu comme neige au soleil", poursuit l’avocat. "Nous demandons donc que la Société Générale soit condamnée à réparer les dégâts qui ont été commis par sa propre faute, et également par les fautes de Jérôme Kerviel, dont elle était l’employeur."

Les quatre salariés réclament donc 15.000 euros de réparation par tête, pour le préjudice financier, mais aussi moral. Les employés dénoncent en effet les insultes, voire les menaces dont ils ont été victimes de la part des clients mécontents. Ils avaient d’ailleurs eu droit à l’époque à un guide anti-stress. Aujourd’hui, ils veulent plus qu’un simple livre de conseil.