Kerviel, un trader au prétoire

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Hélène Favier , modifié à
Son procès s'est ouvert mardi au palais de justice de Paris.

Accusé d’avoir fait perdre à la Société générale près de 5 milliards d’euros en janvier 2008, Jérôme Kerviel comparaît jusqu'au 25 juin devant le tribunal correctionnel de Paris, bien décidé à pointer la folie d'un système que l'ancien trader refuse d'assumer seul.

La Socgen l’accuse

Poursuivi pour "faux, usage de faux, abus de confiance, introduction frauduleuse de données dans un système informatique", il encourt jusqu'à cinq ans de prison et 375.000 euros d'amende.

Le jeune homme de 33 ans se voit notamment reprocher des positions à risque vertigineuses de 2005 à 2008 sur des indices boursiers européens, ayant atteint plus de 49 milliards d'euros, dissimulées selon l'accusation à son employeur.

Kerviel accuse le système

L'ex-trader reconnaît des fautes mais incrimine sa hiérarchie, qui aurait fermé les yeux sur ses agissements. Il accuse plus largement le système financier qui l'aurait conduit dans un "engrenage", le titre de son livre publié en mai, et le thème de nombreuses interviews.

Ce procès, pour lequel 13 audiences sont programmées et 45 témoins sont appelés à la barre jusqu'au 25 juin, a pour toile de fond un vif débat international sur les marchés financiers, avec un vaste projet de réglementation aux Etats-Unis.

Un procès-clef dans un débat mondial

Sont en cause le renforcement des contrôles internes et externes des salles de marchés, l'interdiction éventuelle aux banques de dépôt des activités de spéculation pour compte propre, et une restriction des activités risquées.

Ce contexte explique la forte présence des médias étrangers. Avec une trentaine de médias sur 91 accrédités, la presse étrangère est en effet attendue en nombre au palais de justice de Paris pour le procès de l'ancien trader.