Kerviel sur le grill

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Europe1.fr (avec agences) , modifié à
L’ex-trader a été interrogé pendant trois heures par le président et la partie adverse mercredi.

"Que ce soit bête, débile, je vous le concède (...) mais j'étais dans une spirale... c'était un boulevard". L’aveu est signé Jérôme Kerviel. Au septième jour de son procès mercredi, l’ancien trader de la Société Générale, jugé pour avoir fait perdre à la banque près de 5 milliards d'euros, a été cuisiné pendant près de trois heures par le président du tribunal et par les avocats de son ancien employeur. Mis en difficulté à plusieurs reprises, l’accusé a admis avoir tout fait pour contourner les contrôles.

Car pour les gains comme pour les pertes, Jérôme Kerviel devait dissimuler, parce que les montants étaient trop énormes. Et mentir pour justifier ses prises de positions. "Ecart de méthodes", "erreur de saisie", fabrication de faux mails de supposées "contreparties"... A l'entendre, couper court aux questions des services de contrôle était facile, puisque ces dernier semblent avoir cru à des justifications "pas crédibles un quart de seconde".

"Faussaire"

Interrogé sur ses opérations fictives, Jérôme Kerviel a expliqué que ces pratiques sont couramment utilisées par les traders et connues dans les salles des marchés. "Mes positions, je ne les cachais pas dans la salle de marchés", a-t-il lâché. "Ces apparences vous transforment en faussaire", a alors lancé Dominique Pauthe, le président du tribunal, à l’accusé. "En faussaire? Non", s’est défendu le jeune homme. "Si, puisque vous faites des faux", a insisté le magistrat.

L’ancien trader a une nouvelle fois tenté de mouiller ses supérieurs, qui, assure-t-il, cautionnaient sa stratégie de "trading". "C'est comme tenir un chien en laisse et lâcher dix mètres de corde", a-t-il métaphorisé. Avec quel "os à ronger?", a questionné Dominique Pauthe. "Le résultat pour la banque", a répliqué Jérôme Kerviel, répétant ainsi son credo depuis le début de son procès.