Kerviel : la leçon d’une prof de finance

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avec agences , modifié à
"Ils sont tous coupables !", a lancé une universitaire, ciblant un système plus qu’un homme.

Au milieu de la valse des "anciens" de la Société Générale, collègues et supérieurs, deux voix différentes se sont fait entendre jeudi, à la barre du procès Kerviel. Deux professeurs de finance à l’université Paris II Dauphine, qui ont remis les débats en perspective. "Ils sont tous coupables !", a notamment lancé Catherine Lubochinsky.

"On le dit à tous les étudiants"...

"Quand l'affaire a éclaté, j'ai trouvé les sommes surprenantes pour une seule personne, sans complicité; concrètement, cela ne me semblait pas possible", a raconté la directrice du master finance à Paris II. Quant aux gains accumulés dans un premier temps par Jérôme Kerviel, "on le dit à tous les étudiants : il n'y a pas de rendement sans risque", a-t-elle commenté.

Le coupable ? Le système

Qui du trader ou de l’encadrement est alors responsable des sommes perdues ? "Ils sont tous coupables !", a répondu du tac au tac Catherine Lubochinsky.

Oubliant les seuls chiffres pour s’attarder sur l’humain, le professeur Jean-Hubert Blanchet a quant à lui évoqué les congés que les traders doivent prendre, comme n’importe quel salarié. Or Jérôme Kerviel travaillait de 7h30 à 22 heures et prenait très peu de vacances. "Le trader fou devient le trader zombi", a commenté le professeur d’université.