Kerviel, ex-"star" des marchés

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Europe1.fr (avec AFP)
Avant de perdre, l’ex-trader a beaucoup gagné pour la Société Générale. Avec sa bénédiction…

Avant de perdre énormément d’argent, Jérôme Kerviel en gagnait beaucoup. Et les supérieurs de l’ancien trader, jugé à Paris pour avoir fait perdre près de 5 milliards d’euros à la Société générale, n’ont jamais semblé s’alarmer des sommes énormes que l’accusé brassait. Jusqu’à ce que la machine se grippe. C’est ce qui est apparu au 6e jour d’audience, mardi.

L'ancien trader de la Société Générale était "impressionnant, considéré comme une star" dans la salle de marché, et sa hiérarchie le laissait prendre des positions spéculatives, a affirmé devant la cour un ancien "élève" de Jérôme Kerviel, Taoufik Zizi. Une "star", parce que "ce n'est pas tout le monde qui arrive à gagner un million d'euros par jour", a commenté le jeune homme de 26 ans, ancien "assistant trader", licencié par la Société Générale en octobre 2008.

Des gains incompatibles avec son mandat

Le tribunal a aussi examiné le résultat déclaré fin 2007 par Jérôme Kerviel, de l'ordre de 55 millions d'euros, "plus que tout le reste" de son équipe. En réalité, les gains de Jérôme Kerviel atteignaient fin 2007 1,4 milliard d'euros. Mais il les avait dissimulés, tant ils étaient énormes et incompatibles avec son mandat. En janvier 2008, lorsque la "fraude" a été mise au jour, ses positions atteignaient près de 50 milliards et étaient devenues perdantes. La banque les a alors soldé dans l'urgence, enregistrant une perte globale de 4,9 milliards.

Le tribunal a également entendu Moussa Bakir, 34 ans, courtier et ami à qui Jérôme Kerviel passait une partie de ses ordres. Soupçonné un temps de complicité, L’homme avait été mis hors de cause. Au grand étonnement de la salle, il a admis avoir touché un bonus de 1,02 million d'euros au titre du dernier trimestre 2007, donc grâce à Jérôme Kerviel. Il en avait demandé "le gel" quand l'affaire avait éclaté, mais l'a finalement obtenu après une procédure aux prud'hommes.