Karachi: Takieddine a bien financé Balladur

Ziad Takieddine a reconnu devant les juges avoir financé la campagne de Balladur en 1995, selon Le Monde.
Ziad Takieddine a reconnu devant les juges avoir financé la campagne de Balladur en 1995, selon Le Monde. © REUTERS
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Frédéric Frangeul , modifié à
Selon Le Monde, l’homme d’affaires a reconnu devant les juges avoir financé la campagne de Balladur en 1995.

Des aveux. Ziad Takieddine a-t-il libéré sa conscience ? L'homme d'affaires d’origine libanaise, au coeur du volet financier de l'affaire Karachi, a reconnu avoir financé de façon occulte la campagne de Balladur, en 1995, selon une information du Monde, en versant des sommes en liquide à un proche du candidat. De son côté, l'avocat de l'ancien directeur de la campagne d'Edouard Balladur, Nicolas Bazire, mis en examen dans l'affaire Karachi, a démenti ces déclarations de Takieddine.

Des rétrocommissions. Ziad Takieddine, mis en examen dans le volet financier de l'affaire Karachi pour recel d'abus de biens sociaux aggravé en 2011 puis pour blanchiment d'argent en avril 2012, est incarcéré depuis plusieurs semaines pour avoir tenté de se procurer un faux-passeport. Il est également impliqué dans l'enquête sur d'éventuels financements libyens de la campagne de Nicolas Sarkozy en 2007. Selon Le Monde, il vivrait mal son incarcération, ce qui pourrait expliquer ses aveux formulés le 20 juin dernier devant les juges Van Ruymbeke et Le Loire.

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Des valises de billets. Au total, Ziad Takieddine affirme avoir remis 6 millions de francs en petites coupures à François Gaubert, ex-collaborateur de Nicolas Sarkozy à la mairie de Neuilly et au ministère du Budget. Dans le détail, Takieddine aurait remis, deux fois, des valises contenant 1,5 million de francs chacune, lors de voyages à Genève, puis 3 millions de francs lors d’une ultime visite. A chaque fois, ces échanges se seraient faits en présence d’Abul Rahman El-Assir, associé de Takieddine. Ces opérations auraient été conclues avec l’aval de Nicolas Bazire, le directeur de cabinet d’Edouard Balladur.

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D’autres accusations. Ziad Takieddine met également en cause le ministre de la Défense de l’époque, François Léotard et son conseiller Renaud Donnedieu de Vabres. Ces deux hommes avaient imposé Ziad Takieddine et son associé El-Assir dans les contrats d’armements. L’homme d’affaires libanais dit avoir fourni à divers reprises des liquidités à Donnedieu de Vabres, notamment pour payer son logement ou pour financer sa campagne sa législative, à hauteur de 250.000 francs.  

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Des sondages achetés. Enfin, Ziad Takieddine a confirmé l’achat de sondages auprès du politologue américain Paul Manafort, par le camp Balladur, avec l’argent récolté par les ventes d’armes.

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