Karachi: Sarkozy avait émis des réserves

© REUTERS
  • Copié
avec AFP , modifié à
Un document "classé secret défense" rend compte de ses réserves quand il occupait Bercy.

En1994, Nicolas Sarkozy, alors ministre du Budget, s'était montré très réservé sur le contrat de ventes des sous-marins Agosta au Pakistan, révèle mercredi Le Figaro.

"Plusieurs documents indiquent les réticences du ministère du Budget devant la vente de sous-marins à l'origine des soupçons de corruption", souligne le quotidien qui cite notamment "le compte-rendu d'une réunion ministérielle tenue le 29 juin 1994".

Un document "classé secret défense"

Ce document du Secrétariat général du Gouvernement, "classé secret défense" fait état "des réserves sur l'augmentation du coût liée au transfert de technologies". Il indique aussi qu'il pourrait "se traduire pour la France, à terme, par une nouvelle concurrence" et qu'il craint "une dérive des côuts".

"Par la suite, Nicolas Sarkozy, d'abord hostile à la vente des sous-marins aurait lui-même donné son accord à la création, au Luxembourg, de la société Heine chargée de gérer les commissions liées à ce contrat et éventuellement les rétrocommissions ?", ajoute Le Figaro.

Une nouvelle piste suivie depuis 2009

La justice française suit depuis 2009 la piste d'un arrêt de commissions sur certains contrats d'armement, décidé par Jacques Chirac en 1995, comme mobile de l'attentat de Karachi qui avait tué quinze personnes, dont onze salariés français de la Direction des constructions navales (DCN).

Dans le volet financier du dossier, le juge Renaud van Ruymbeke enquête sur des soupçons de financement illégal de la campagne présidentielle d'Edouard Balladur, dont Nicolas Sarkozy était le porte parole, via des rétrocommissions sur la vente de sous-marins français au Pakistan en 1994.