Juge Burgaud : le CSM soupçonné de "conflit d'intérêt"

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Rédaction Europe1.fr , modifié à
Le Conseil supérieur de la magistrature (CSM) est au centre d'une polémique après avoir adressé une simple réprimande au magistrat Fabrice Burgaud, dans le fiasco de l'affaire de pédophilie d'Outreau. L’un de ses onze membres du Conseil s’est occupé du dossier.

C’est une accusation qui jette le discrédit sur tout le Conseil supérieur de la magistrature (CSM) : l’un de ses onze membres du Conseil qui a décidé d’adresser une simple "réprimande" au juge Fabrice Burgaud est intervenu directement dans le dossier d’Outreau.

Xavier Chavigné, un ancien magistrat de la chambre de l'instruction de Douai (Nord), avait appuyé des décisions du juge Burgaud, en refusant, par deux fois la remise en liberté de l’un des suspects, finalement acquitté.

La polémique a enflé, tout au long de la journée de samedi, malgré les propos apaisants de la ministre de la Justice, Rachida Dati. Selon elle, ces accusations sont "un peu gratuites". La ministre précise encore que le magistrat concerné est intervenu dans le dossier d'Outreau "en août 2003", alors que "Fabrice Burgaud n'était plus en charge de [l']affaire".

Pour l'ancienne Garde des sceaux socialiste Elisabeth Guigou, interrogée sur France Info, il s'agit là d'un "nouveau fiasco pour la justice. [Le ministère de la Justice] aurait dû faire vérifier par ses services et par son cabinet que tous les membres de ce CSM n'ont, à un titre ou à un autre, pas participé à cette affaire".

> "Les Français ne vont pas comprendre cette décision" a jugé de son côté, sur Europe 1, André Vallini, le président de la commission d'enquête parlementaire qui a disséqué en 2006 les dysfonctionnements de la justice française.