Joggeuse enlevée : la préméditation étudiée

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avec Guillaume Biet , modifié à
Les enquêteurs cherchent à savoir si l’homme, qui a avoué avoir tué Marie-Christine Hodeau, a agi avec préméditation.

L’épilogue que l’on craignait dans l’Essone a eu lieu. Le corps de la joggeuse de 42 ans, enlevée lundi, a été retrouvé, mercredi soir, à Rumont, en Seine-et-Marne, à quelques kilomètres du lieu de sa disparition. Quelques heures plus tôt, le suspect de 47 ans, interrogé depuis lundi par les inspecteurs, avait reconnu avoir tué Marie-Christine Hodeau.

Le suspect a livré un scénario sordide. Il a affirmé avoir attaché Marie-Christine Hodeau, habillée, à un arbre avec un câble après l'avoir enlevée. Il serait ensuite rentré chez lui avant de décider de revenir sur les lieux de l'enlèvement. C’est alors qu’il affirme avoir croisé la victime, qui aurait réussi à se défaire de ses liens. Il l'aurait ensuite de nouveau enlevée pour l'emmener dans un bois où, a-t-il affirmé, il l’aurait étranglée. Il raconte avoir ensuite jeté ses vêtements.

Certaines de ses déclarations ont été confirmées par l’autopsie, notamment l’étranglement. En revanche les enquêteurs émettent des doutes sur le déroulement des faits. "C’est un scénario pour le moins inhabituel", pour le procureur d’Evry, Jean-François Pascal qui trouve a prioiri "invraisemblable qu’il l’ait croisée en route" :

 

Les enquêteurs avaient retrouvé le suspect grâce à la victime elle-même. Elle avait réussi à mémoriser le modèle du véhicule et surtout la plaque d’immatriculation de la voiture de l’homme qui l’avait forcé à monter dans son coffre lundi matin. Elle a ensuite téléphoné aux enquêteurs d’une voix oppressée mais très calme pour leur donner ces informations. Cette assistante maternelle n'a pas été en mesure d'indiquer précisément où elle se trouvait et la communication a été coupée.

Vu le profil du suspect, la justice se penche aussi sur d’autres affaires irrésolues dans la région. Il a en effet déjà été condamné en 2002 à onze ans de prison pour viol, enlèvement et séquestration de mineur de 13 ans. En 2007, il avait été remis en liberté, après avoir bénéficié de réductions de peine et passé plus de sept ans en détention. Il appartient désormais au juge d'instruction, Mickael Ghir, en charge du dossier, de décider de la qualification pénale qu'il retiendra pour cet homicide, avec préméditation ou non.