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avec la rédaction d'Europe 1 , modifié à
POINT DE VUE - Le sociologue, auteur de Malaise dans la démocratie, est revenu sur les attentats qui ont frappé Paris et Saint-Denis.

Les grandes manifestations qui ont suivi les attentats des 11,12 et 13 janvier dernier mais également la mobilisation nationale qui a suivi les massacres du 13 novembre ont, par certains aspects, étonné Jean-Pierre Le Goff, sociologue au CNRS, qui était l'invité lundi soir du Club de la presse, sur Europe 1.

"Ce qui m'a marqué dans les manifestations, c'est cet élan patriotique, ce besoin de collectif, de retrouver les choses et, en même temps, des choses très étranges, des déclarations d'amour universel au moment même où on commet des massacres de masse", a relevé l'auteur du récent Malaise dans la démocratie. Je pense que les sociétés démocratiques européennes, la France, mais pas simplement la France ont de grandes difficultés à reconnaître qu'elles ont des ennemis. On dit : 'on ne veut pas d'ennemi', mais l'ennemi, c'est lui qui vous désigne. Vous dites : 'mais moi, je cultive mon jardin'. Et bien, il viendra vous chercher dans votre jardin."

"Une période historique particulière". Jean-Pierre Le Goff note la "grande difficulté" qu'ont les sociétés démocratiques à vivre ces atrocités. "C'est lié à une période historique particulière, où les sociétés démocratiques ont relativement vécu en paix, et tout d'un coup, il faut assumer le fait, et on ne comprend pas d'ailleurs comment c'est possible, qu'il y ait encore de la haine, qu'ils (les terroristes) veulent nous détruire, alors qu'on pense qu'on est si gentils d'une certaine façon et qu'on a des mœurs plutôt pacifiés." Jean-Pierre Le Goff est l'auteur de Malaise dans la démocratie, dans lequel il revient sur la confrontation actuelle des démocraties à la violence.

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