Intempéries : l’État et Montpellier sommés d'héberger les Roms

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avec AFP , modifié à
L'État et Montpellier ont l'obligation de trouver un logement décent à une vingtaine de Roms, dont des nourrissons.

L'info. "C'est un jugement qui fait jurisprudence au niveau national", s'est félicitée Me Sophie Mazas, au nom de la Ligue des droits de l'Homme. Le tribunal administratif de Montpellier a ordonné mercredi à l'Etat et à la ville de Montpellier de trouver un logement décent d'urgence "dès la nuit de mercredi" pour une vingtaine de Roms. Depuis les intempéries des  6 et 7 octobre, leurs caravanes avaient été détruites.

"Des caravanes détruites et des matelas mouillés". Saisi en référé à cinq reprises, le tribunal administratif a enjoint au préfet de l'Hérault de "prendre toute mesure pour [leur] assurer, sans délai (...) un logement décent". Des familles sinistrées "à la rue après deux nuits d'hébergement", selon Me Mazas. "Après deux nuits passées dans des Algeco d'un ancien chantier appartenant à la ville de Montpellier sans couverture, sans lit et sans nourriture, les familles de Roms ont été mises dehors et ont regagné le campement plein de boue, avec des caravanes détruites et des matelas mouillés", explique l'avocate.

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Des nourrissons et des personnes âgées à la santé précaire. Les jugements précisent que les familles de Roms devront être accueillies dans des logements d'urgence "jusqu'à ce qu'une solution d'hébergement pérenne ait pu être trouvée". L'avocate et des associations ont dénoncé une "discrimination" envers les Roms, dont les familles comptent cinq nourrissons de 7 à 10 mois, des adolescents et deux couples de sexagénaires à la santé précaire.
 
La mairie renvoie la balle à l'État. Fanny Ervéra directrice de cabinet de Philippe Saurel, maire DVG de Montpellier a déclaré que "c'était à l'État de trouver des logements décents à ces familles de Roms, si la préfecture nous demande d'en mettre à disposition, nous le ferons". La préfecture de l'Hérault a trouvé dès mercredi soir des hôtels sociaux pour abriter les Roms sinistrés, mais pour seulement trois, voire quatre nuits. Une situation très précaire, qui suscite l'inquiétude des associations humanitaires : "Et après, ils iront où?"