Implants : la Sécu va payer

Les frais médicaux liés aux implants défectueux de PIP seront pris en charge, a annoncé Nora Berra.
Les frais médicaux liés aux implants défectueux de PIP seront pris en charge, a annoncé Nora Berra. © MAX PPP
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Les frais médicaux liés aux implants défectueux de PIP seront pris en charge, a annoncé Nora Berra.

Pas questions de laisser les femmes porteuses d'implants mammaires défectueux de la société Poly Implant Prothèse (PIP) sans aide. La secrétaire d'Etat à la Santé, Nora Berra, a confirmé jeudi à Bordeaux que leurs frais médicaux et chirurgicaux seraient pris en charge par l'assurance maladie.

Remboursement à 100% pour les opérations réparatrices

"L'explantation est prise en charge par l'assurance maladie, c'est acté. De la même manière que la réimplantation dans le cadre de la reconstruction mammaire suite au cancer du sein", a indiqué Nora Berra. "Le suivi de ces femmes (...) qui préconise une consultation tous les six mois avec une échographie mammaire" sera également pris en charge, a-t-elle ajouté. Elles ne paieront donc rien.

Un forfait de base pour les autres

Pour des patientes ayant eu recours aux implants pour des raisons esthétiques - elles représentent 70% des 30.000 femmes porteuses des prothèses de PIP -, la prise en charge de la Sécu se fera sur la base d'un forfait : 94 euros par sein et 50 euros pour l'anesthésie. Mais rien n'est prévu si elles désirent ou ont besoin de retrouver une poitrine artificielle ensuite.

Le Dr Dominique-Michel Courtois, le médecin-expert de l'association des Porteuses de Prothèses PIP, estime que ce tarif ne suffira pas. "Si vous allez dans une clinique pour vous faire enlever vos deux prothèses sans payer un centime en disant que c'est la Sécu qui va payer, vous me direz combien de chirurgiens esthétiques et combien de cliniques vous ont acceptés à ce tarif là", dénonce-t-il sur Europe 1. Une opération pour retirer des implants mammaires coûte parfois jusqu'à 6.000 euros.

Annick Dejoie a dû être opérée à trois reprises après que ses prothèses, posées en 2004, ont éclaté. "J'ai eu beaucoup de chance. Je le sais pour avoir côtoyé l'année dernière certains femmes qui ne pouvaient pas se faire réopérer parce qu'elles n'avaient pas d'argent", raconte-t-elle sur Europe 1.

En septembre 2010, Roselyne Bachelot, alors ministre de la Santé, avait déjà promis que l'assurance maladie prendrait en charge les frais des victimes des prothèses PIP après une chirurgie réparatrice.

"Un fonds d'indemnisation d'urgence" demandé

Le médecin-expert de l'association des Porteuses de Prothèses PIP (PPP), dont faisait partie Edwige, la femme morte lundi, a demandé jeudi au ministre de la Santé, Xavier Bertrand, "un fonds d'indemnisation d'urgence" pour permettre aux 30.000 femmes porteuses de ces prothèses de les enlever. "Une grande partie de ces femmes ont économisé, se sont fait prêter de l'argent, ont emprunté (...) et maintenant n'ont pas le premier centime d'euro pour se faire enlever" ces implants, a expliqué le Dr Dominique-Michel Courtois.