Ils refusent d'embarquer dans un Tupolev

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Europe1.fr (avec AFP) , modifié à
Inquiétés par l’état de leur avion, des passagers ont refusé d’embarquer à Bordeaux.

La plupart des 166 passagers qui devaient voyager sur un Tupolev vers Taba en Egypte ont refusé d'embarquer dimanche soir à Bordeaux, inquiets de l'état de délabrement de l'appareil, ils ont finalement décollé lundi soir sur un autre appareil.

"Un avion poubelle"

"C'est inadmissible qu'on nous fasse voyager sur un avion poubelle", a déclaré Yacine Benchemam, chirurgien à Cherbourg, qui a pris l'avion de Deauville jusqu'à l'escale de Bordeaux, où les passagers ont ensuite refusé d'embarquer. "On a eu peur pour nos vies", a-t-il dit, "on avait en tête l'accident du président polonais quand on a su qu'il s'agissait d'un Tupolev".

Le Tupolev devait transporter 166 passagers, dont 73 en provenance de Deauville, jusqu'en Egypte, a précisé leur tour opérateur, Marmara. A son arrivée à l'aéroport de Bordeaux-Mérignac, dimanche à 17H11 (au lieu de 15H35), en provenance de Deauville, le Tupolev a d'abord fait l'objet d'un contrôle de la DGAC (Direction générale de l'aviation civile), selon le quotidien Sud Ouest qui a révélé l'information.

Des pneus à changer

La DGAC a déclaré que "trois pneus étaient à changer" et que la réparation "a été faite". "On nous a dit: +vous allez repartir demain avec cet avion qui a été réparé. On a tous refusé, on s'est énervé", a raconté Yacine Benchemam. "L'avion était extrêmement délabré", a-t-il déclaré, "aucun dossier des sièges ne tenait, la carlingue tremblait, des gouttes d'eau suintaient sur le plafond, il y avait des bruits inhabituels, tout le monde était très tendu". Les stewards égyptiens ne parlaient ni l'anglais ni le français et lui avaient confié, en arabe, ne pas avoir "dormi depuis 24 heures", a-t-il ajouté.

A Bordeaux, "personne n'a voulu monter à bord de cet avion en piteux état", a renchéri Frédéric Gautier, directeur opérationnel d'une société industrielle dans l'agglomération bordelaise qui devait embarquer pour l'Egypte. "Les gens arrivant de Deauville étaient complètement traumatisés", a-t-il affirmé.

Marmara, dans un communiqué, a affirmé n'avoir appris que dimanche soir que le vol, affrété auprès de la compagnie Koral Blue et prévu sur un Airbus, était en fait assuré par une autre compagnie, Cairo Aviation, sur un Tupolev. Le tour opérateur explique avoir alors refusé que ses clients prennent place à bord de l'appareil et a pris en charge leur hébergement à Mérignac.

Les passagers ont finalement décollé pour Taba lundi soir sur un vol opéré par la compagnie Blue Line. "Les personnes qui ont souhaité annuler leur voyage seront remboursées intégralement et tous les passagers seront par ailleurs remboursés de la journée de vacances manquante à leur séjour d'une semaine", précise Marmara.