Ils ont donné du fil à retordre à Nicolas Sarkozy

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Rédaction Europe1.fr , modifié à
Dominique de Villepin, Ségolène Royal et Rama Yade occupent le trio de tête de ceux qui ont contrecarré les projets du président.

"Les amis font plus de mal que les ennemis" : l’adage populaire peut s’appliquer à l’année 2009 de Nicolas Sarkozy, chahuté plus encore dans son propre camp que par l’opposition, selon un sondage TNS-Sofres/Logica pour Europe 1.

Les sondés ont massivement répondu Dominique de Villepin (UMP) à la question "Parmi les personnalités suivantes, quelles sont les trois qui ont, selon vous, donné le plus de fil à retordre à Nicolas Sarkozy ?". L’ancien premier ministre, qui obtient presque une majorité avec 45% des voix, est suivi par Ségolène Royal (PS) 33% et Rama Yade (UMP) 28%.

Dominique de Villepin a lancé l’offensive contre le chef de l’Etat relativement tard dans l’année, le 27 octobre, en réunissant à Paris, les membres de son "Club Villepin". L'ancien premier ministre a alors pris pour cible sans le citer Nicolas Sarkozy, dénonçant une personnalisation du pouvoir qui "nuit à son efficacité".

Lors du procès Clearstream, quelques jours avant, Dominique de Villepin avait déjà attaqué frontalementle président. "La promesse de Nicolas Sarkozy de me pendre à un croc de boucher a été tenue", avait accusé l'ancien premier ministre.

"Pardon". C’est avec ce mot que Ségolène Royal a trouvé son arme principale pour mettre des bâtons dans les roues du président en 2009. Ainsi, mi-avril, "Ségolène Royal a écrit à José Luis Zapatero, pour lui présenter des excuses contre les propos injurieux tenus par Nicolas Sarkozy". Citant des parlementaires qui avaient participé à l'Elysée à un déjeuner, le journal Libération avait rapportéque le chef de l'Etat avait déclaré que José Luis Zapatero, "n'était peut-être pas très intelligent". L'Elysée avait démenti deux jours plus tard ces propos prêtés au président.

Ségolène Royal, avait déjà demandé "pardon" au début du mois, à Dakar, pour le discours controversé prononcé en 2007 au Sénégal par Nicolas Sarkozy.

Rama Yade a, elle, pris ses distances, à plusieurs reprises au cours de l’année, avec la majorité présidentielle et n’a pas hésité à braver les différents rappels à l’ordre deFrançois Fillon, puis de Nicolas Sarkozy.

Refusant de se présenter aux Européennes de juin dernier, la secrétaire d’Etat aux Sports s’est de nouveau insurgée en fin d’année contre le sort que lui réservait son parti et le président, à savoir une seconde position sur la liste UMP du Val-d’Oise pour les élections régionales. D’emblée, Rama Yade a fait savoir qu’elle préfèrerait se soumettre au vote dans les Hauts-de-Seine. Soutenue par les sondages, la jeune secrétaire d’Etat a finalement obtenu gain de cause : elle sera en seconde position dans ce département.

Rama Yade a aussi marqué sa différence lors de la "polémiqueJean Sarkozy". Interviewée en octobre lors de l’émission L’invité, diffusée sur TV5 Monde, elle avait alors assuré : "Je pense qu’il faut que nous soyons attentifs, à cette opinion. Il ne faut pas donner le sentiment qu’il y a une coupure entre des élites, qui se protègeraient, pour lesquelles il y a une justice des puissants, et puis des petits, pour lesquels la justice est sévère."

Sondage TNS-Sofres/Logica pour Europe 1, réalisé les 8 et 9 décembre 2009 auprès de 1.000 personnes, selon la méthode des quotas.