Il voulait trahir Michelin

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Une peine de 18 mois de prison, dont 6 ferme, a été requise lundi à l'encontre de Marwan Arbache.

Le procès de Marwan Arbache, un ancien cadre de Michelin soupçonné d'avoir voulu vendre des données confidentielles au groupe de pneumatiques japonais Bridgestone a eu lieu lundi après-midi devant le tribunal correctionnel de Clermont-Ferrand.

6 mois de prison ferme

Une peine de 18 mois de prison, dont six ferme, a été requise à son encontre. Le tribunal a mis sa décision en délibéré au 21 juin.

Ce Français de 34 ans est poursuivi pour avoir tenté de vendre en juillet 2007 au principal concurrent de Michelin, le Japonais Bridgestone, des secrets industriels de première importance. Notamment un nouveau procédé de fabrication de pneus de poids lourds visant à allonger leur longévité, moyennant 100.000 livres sterling, soit environ 150.000 euros.

Un piège de Michelin

Bridgestone avait toutefois alerté le manufacturier clermontois qui a alors tendu un piège à son ancien salarié. Sous le nom de Fukuda, les responsables de la sécurité de Michelin s'étaient substitués aux Japonais et avaient entamé des pourparlers pour démasquer leur interlocuteur, qui se faisait appeler Pablo de Santiago.

Interpellé le 9 janvier 2008, Marwan Arbache a été mis en examen le 15 janvier pour "livraison à une entreprise étrangère de renseignements dont l'exploitation, la divulgation ou la réunion est de nature à porter atteinte aux intérêts fondamentaux de la Nation", ainsi que "violation des secrets de fabrique et abus de confiance". Il encourait alors 10 ans de prison et 150.000 euros d'amende, dans le cadre de ce délit relevant des assises, mais les faits ont été depuis déqualifiés en "collecte irrégulière de documents".

Ses avocats demandent la relaxe

Le prévenu, qui a déjà effectué quatre mois de détention provisoire, comparaissait libre à l'audience. Me Olivier Metzner, l'avocat parisien de Michelin, a demandé pour sa part des dommages et intérêts "équivalents à la somme demandée par Marwan Arbache en échange de ses informations, soit 150.000 euros".

Les avocats de la défense, Gilles-Jean Portejoie et Renaud Portejoie, ont pour leur part réclamé la relaxe de leur client. Reconnaissant le caractère "pitoyable" de ses actes", ils ont souligné que Marwan Arbache avait exprimé de "sincères regrets" et reconnu qu'il n'aurait pas dû "conserver ces informations en quittant Michelin". Ils ont également dénoncé "l'enquête privée menée pendant quatre mois, sans faire appel ni à la justice, ni à la police, ni à la gendarmerie, par Michelin, au courant des faits depuis début juillet 2007 et qui n'a porté plainte que quatre mois plus tard".