Il n’a pas payé ses croissants, il est licencié

  • Copié
, modifié à

Embauché en tant qu’agent de sécurité en juin 2006 dans l’hypermarché Cora d’Alès, Nicolas Hébert a travaillé pendant six ans "sans la moindre anicroche, ni avec les clients, ni avec mes supérieurs, jamais un problème". Mais au cœur de l’été, il est convoqué par sa direction pour faute grave. "On m’explique que je n’ai pas réglé les deux croissants que j’ai consommés et que c’est une faute. Le point chaud ouvre à 7 h 30 et il m’arrivait de payer à ma pause, ou en finissant mon service. Ce que la plupart des personnels, y compris des cadres faisaient", explique le vigile dans Le Midi libre, avant d’avancer une explication : "est-ce que j’aurais risqué ma place pour 70 centimes ? Pour moi, mon employeur essaye surtout de supprimer des postes d’agents de sécurité afin de sous-traiter cette activité".

Nicolas Hébert reçoit finalement, le 6 septembre une lettre de licenciement pour faute grave. Il porte l’affaire aux prud’hommes. Son avocat va demander la requalification en "licenciement sans cause réelle et sérieuse, et des indemnités pour licenciement vexatoire et abusif". Du côté de la direction de Cora, "le motif du licenciement n’est pas lié à l’affaire des croissants", mais le directeur ne souhaite pas en dire davantage.