Ikea : une nouvelle affaire d’espionnage ?

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G.V. avec AFP
Le syndicat FO soupçonne l’entreprise d’avoir continué à espionner ses employés après 2009.

Le groupe suédois d’ameublement Ikea est déjà dans le viseur de la justice depuis le début de l’année, soupçonné d’avoir espionné plusieurs de ses employés mais aussi des clients. Problème : alors que l’entreprise affirme qu’il ne s’agissait que d’actes isolés commis entre 2003 et 2009, le syndicat FO vient de retourner vers la justice, accusant cette fois-ci Ikea d’avoir poursuivi ses pratiques délictueuses en 2010 et 2011.

Des espions qui se seraient fait passer pour employés

Le syndicat Force Ouvrière a en effet déposé mardi un "complément de plainte" au parquet de Versailles. "J'ai adressé ce jour un complément de plainte dans le dossier Ikea à la suite notamment de la découverte d'autres procédés d'espionnage des salariés, et ce, bien après 2009", a annoncé l'avocat du syndicat Me Vincent Lecourt, confirmant une information du site internet de L'Expansion.

L’objet de cette nouvelle plainte ? Outre la première affaire d’espionnage, Ikea aurait fait appel à deux "taupes" chargées de se faire passer pour des employés pour mieux s’insérer dans l’entreprise et surveiller les syndicats. L’un de ces envoyés très spéciaux aurait ainsi été affecté au poste d’hôtesse de caisse dans le magasin Ikea de Franconville, dans le Val-d'Oise.

La surveillance aurait donc continué après 2009

Cette nouvelle affaire est d’autant plus problématique pour Ikea qu’elle met à mal sa défense, qui consistait à affirmer que la première affaire d’espionnage résultait d’individus isolés n’ayant agi qu’entre 2003 et 2009. Ces derniers auraient mandaté des officines privées pour se renseigner sur les antécédents judiciaires, policiers, ou les comptes en banque de salariés ou de clients en litige avec le groupe.

Mais le syndicat FO accuse désormais l’entreprise d’avoir perpétué ces pratiques après 2009 et espère ainsi "démontrer que les données collectées ont bien été utilisées comme méthode de management". En clair, l’espionnage aurait été institutionnalisé et quasi-systématique à l’encontre des représentants syndicats au sein d’Ikea.