Ikea/espionnage : la direction accusée

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avec Reuters , modifié à

L'ancien responsable de la sécurité d'Ikea en France assure que l'espionnage d'employés par des officines payées par l'entreprise lui était demandé par la direction. Jean-François Paris fait partie des cadres licenciés au printemps à la suite de révélations de la presse et de l'ouverture d'une enquête pénale sur ces faits.

Il affirme dans des déclarations publiées lundi par Le Monde que tout a commencé par de simples vérifications - déjà illégales - via des cabinets privés sur le profil judiciaire d'employés afin d'éviter le recrutement de personnes condamnées. Jean-François Paris assure que la direction a dérapé au milieu des années 2000 vers un autre objectif, fouiller dans le passé des employés afin d'écarter les personnes susceptibles d'avoir une activité syndicale ou un comportement revendicatif.

 Il met en cause Jean-Louis Baillot, patron d'Ikea France à ce moment. "Il me demande de faire en sorte que ces gens-là ne soient plus recrutés. Je lui explique que ça ne sert à rien, mais il maintient sa volonté, il faut faire un filtrage, me dit-il", déclare Jean-François Paris. Selon lui, cette politique était "visée par la direction financière et connue de la direction générale". Elle aurait aussi consisté à placer des "espions" dans certains magasins afin de suivre les supposés agitateurs et réaliser des enquêtes dites de "réputation".