Homophobie : le plan du gouvernement

© Reuters
  • Copié
Sophie Amsili , modifié à
Najat Vallaud-Belkacem a dévoilé une panoplie d'actions contre les discriminations faites aux gays.

Alors que le projet de loi sur le mariage gay est reporté à janvier 2013, le gouvernement s'attaque dans l'intervalle aux discriminations dont sont victimes les homosexuels. La ministre des Droits des femmes et porte-parole du gouvernement, Najat Vallaud-Belkacem, a présenté mardi un vaste plan interministériel pour lutter contre l'homophobie. Cinq axes serviront à élaborer un programme plus détaillé qui sera présenté "prochainement". Objectif : placer la France "en tête du combat pour les droits des personnes LGBT (lesbienne, gay, bi et trans)".

Lutter contre les violences

Premier axe de l'arsenal déployé par le gouvernement : la lutte contre les agressions homophobes. Des sessions de formation seront organisées pour les policiers, gendarmes et magistrats ainsi que des trames d'audition pour prendre les plaintes, "comme cela existe pour d'autres infractions", explique Najat Vallaud-Belkacem. L'accent est également mis sur la communication : les chiffres des violences homophobes seront publiés chaque année et une campagne d'information sera lancée l'année prochaine.

Changer les mentalités à l'école et en entreprise

Pour "faire évoluer les mentalités", le plan mise également sur la jeunesse : l'homosexualité sera davantage abordée dans les programmes scolaires. Dans le cadre professionnel, "l’Etat se mobilisera contre les discriminations dans l’emploi, dans le secteur public et le secteur privé". L'association L'Autre Cercle, engagée dans ce combat, a d'ailleurs annoncé mardi le lancement d'une charte qui sera signée dès décembre par des sociétés françaises et internationales, avec "le parrainage de la ministre". L'objectif est de responsabiliser les employeurs pour lutter contre les comportements hostiles en entreprise.

Bandeau gay mains 460x130

Autres pistes d'actions mises en place : des propositions seront faites en début d'année prochaine pour prévenir le suicide des jeunes gays. La Mission interministérielle de vigilance et de lutte contre les dérives sectaires (Miviludes) s'intéressera, quant à elle, aux très décriées "thérapies de conversion" destinées à rendre hétérosexuel un jeune homosexuel. Enfin, "la composition des différentes instances représentatives des familles sera modifiée pour que les associations représentant les familles homoparentales puissent s'y exprimer". Un combat délicat alors que l'Union nationale des associations familiales (Unaf) a pris position il y a quelques jours contre le mariage et l'adoption par des couples homosexuels.

A l'international aussi

A l'échelle internationale aussi, le gouvernement Ayrault veut montrer l'exemple : aux Nations unies, la France cherchera à nouveau à promouvoir une résolution sur la dépénalisation universelle de l'homosexualité. Au sein de l'Union européenne," elle fera des propositions pour asseoir une vision commune des Etats membres". Enfin, "la protection des demandeurs d’asile en danger dans leur pays en raison de leur homosexualité sera renforcée", a annoncé Najat Vallaud-Belkacem.

"Tout ce que la ministre pouvait faire, elle l'a fait", s'est félicitée Catherine Tripon, porte-parole de l'association L’Autre Cercle. "Les mesures annoncées sont toutes importantes, mais surtout la démarche globale permet de mettre ce sujet à l'ordre du jour. Et donc de le traiter."