Hippodrome de Compiègne : premier acte

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avec Pierre Rancé , modifié à
- La commission d’instruction de la CJR se rend sur place mercredi prochain.

Trois magistrats de la Cour de justice de la République (CJR) et trois experts vont se déplacer à l’hippodrome de Compiègne mercredi prochain, selon les informations de Pierre Rancé, chroniqueur judiciaire à Europe 1. Ils vont réaliser un transport sur place : une procédure inhabituelle qui va permettre de passer au crible toutes les conditions de vente de ce domaine de l’Etat. Il a été cédé deux millions et demi d’euros par Eric Woerth, en mars 2010, à une société de course.

Qu’est-ce que ce domaine ?

Les six hommes devraient s’intéresser précisément à la réalité de ce domaine, d'une superficie de 57 hectares et comprenant un golf et un hippodrome, pour définir précisément s’il s’agit d’une forêt ou d’un terrain ordinaire et s’il est inconstructible comme le soutient l'ancien ministre du Budget. Les vérifications seront faites sur place par l'expert géomètre et l'expert forestier.

La commission d’instruction de la Cour de justice de la République devrait ensuite se pencher sur la partie financière et définir si le prix a été trop avantageux comme le prétend l’Office nationale des forêts et sur quelles bases il a été calculé. L’expert en évaluation financière devrait également vérifier quelles sont les délimitations de l’hippodrome et du golf. Enfin, les six hommes devraient enquêter sur les acheteurs du domaine et sur les liens éventuels entre la Société des courses et l'ancien ministre et trésorier de l'UMP.

 

Interrogé sur ces révélations d’Europe 1, l'avocat d'Eric Woerth, Jean Yves Leborgne, s’est félicité de cette décision.

Woerth nie toute malversation

Une enquête a été ouverte, en janvier dernier, par la Cour de Justice de la République sur l'ancien ministre du Budget pour la vente par l'Etat d'une parcelle de la forêt de Compiègne. Trois juges d'instruction conduisent cette procédure ouverte pour "prise illégale d'intérêts".

Eric Woerth a fait procéder à la vente de la parcelle incriminée juste avant son départ du ministère du Budget pour le ministère du Travail, qu'il a quitté en novembre. Il nie toute malversation.