Grippe A : Mattei dénonce l’attitude des Français

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L’ancien ministre de la Santé fustige le scepticisme des Français face à la vaccination et dénonce leur "rapport particulier à la santé".

Jean-François Mattei et toute sa famille sont vaccinés contre la grippe A. "C’est une précaution indispensable" a estimé l’ancien ministre de la Santé mercredi au micro d’Europe 1, avant de fustiger le scepticisme de la population face à la campagne de vaccination contre le virus. "Je suis très préoccupé parce que la France semble être le seul pays où on redoute davantage la vaccination que la maladie", a affirmé l’actuel président de la Croix-Rouge française. "La France totalement isolée sur cette position."

L’ancien ministre y voit là une spécificité bien française. "Cela traduit un rapport très particulier des Français à la santé. Les Français, d’une façon générale ne font pas bon ménage avec les problèmes de santé", a-t-il lancé, avant d’élargir sa critique. "Le Français est toujours indépendant, vindicatif, et il pense à lui d’abord avant de penser aux autres. Il essaie d’exercer ses droits. Il se pose volontiers en s’opposant. Il a besoin d’être convaincu et il se laisse difficilement convaincre."

Retrouvez l’intégralité de l’interview de Jean-François Mattei sur Europe 1 :

Jean-François Mattei est également revenu sur la polémique lancée par Pierre Bergé autour du Téléthon, accusé de trop capter la générosité des Français. "Je me refuse à rentrer dans cette polémique, car il n’y pas de malades prioritaires par rapport à d’autres", estime-t-il. Et là encore, les Français en prennent pour leur grade. "Les donateurs français sont généreux, mais ils sont beaucoup moins nombreux que dans d’autres pays. Quand un Français donne 45 euros, un Britannique en donne 191 et un Américain en donne 668. Nous avons encore beaucoup de progrès à faire."

Sur le pot commun aux associations, proposé par Pierre Bergé, le président de Sidaction, Jean-François Mattei s’est déclaré "assez d’accord". Avec une réserve toutefois : "Cela comporte un danger : vous créez d’une façon artificielle une nouvelle ligne budgétaire, financée par des dons privés. Mais sur le principe, on peut discuter." Pour conclure, l’ancien ministre de la Santé a résumé sa pensée : "on peut contester quelquefois la façon dont le Téléthon est présenté. Mais je suis assez scandalisé qu’il y’ ait cette espèce de concurrence un peu vigoureuse entre les associations qui poursuivent le même but : soigner des malades."