Grève : les jeunes sont entrés en scène

A Perigueux comme dans toute la France, les lycéens ont manifesté pour la première fois contre la réforme des retraites.
A Perigueux comme dans toute la France, les lycéens ont manifesté pour la première fois contre la réforme des retraites. © MAXPPP
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avec AFP , modifié à
Quelque 150.000 jeunes ont manifesté mardi, le mouvement continue mercredi.

C'est la principale nouveauté pour la journée d'action de mardi. Comme prévu, la mobilisation contre la réforme des retraites a gagné les lycées, quelque 150.000 jeunes ont manifesté, dont 90.000 lycéens, selon les estimations de l'Unef et de l'Union nationale lycéenne (UNL). Le mouvement perdure mercredi, avec 135 lycées concernés, dont 29 bloqués, selon le ministère de l'Education nationale, qui note dans ces lycées "un fort taux d'absentéisme".

Selon des chiffres avancés par le ministère de l’Education nationale, 357 établissements ont été perturbés mardi, à des degrés divers. Ce qui représente 8,3% des 4.302 lycées que compte la France sur son territoire. L'Union syndicale des lycéens (UNL), premier syndicat du secteur, avance, de son côté, d'autres chiffres. "A la mi-journée, l'UNL dénombre environ 800 lycées mobilisés ou bloqués", a-t-elle affirmé, ajoutant que "les chiffres continuent d'affluer".

"Très, très grosse journée"

Selon la Fidl, deuxième organisation lycéenne, "entre 30 et 40% des lycées" du pays connaissaient mardi matin "une action particulière relative à la réforme des retraites, allant de la simple distribution de tracts à la formation de cortèges spontanés pour aller manifester, en passant par des blocages ou des sit-in".

"C'est beaucoup", s’est félicité la Fidl, qui prévoit aussi "beaucoup de lycéens dans tous les cortèges de France". L’UNL abonde : "Ce sera une très, très grosse journée aujourd'hui chez les lycéens."

Ils devraient défendre la réforme, selon Soubie

L'entrée des lycéens et plus généralement des jeunes dans le mouvement suscite l'inquiétude gouvernementale. Mardi, devant les députés UMP, François Fillon a jugé "irresponsable" la "tentation de l'extrême gauche et d'une partie du PS" de mettre"des jeunes de 15 ans dans la rue". C'est un discours assez classique de la droite", pour qui "dès que la jeunesse se mobilise, elle est manipulée ou elle est irresponsable", a rétorqué sur LCI le porte-parole du PS Benoît Hamon.

Raymond Soubie a, lui, tenté de raisonner les lycéens. "Les lycéens et les étudiants devraient manifester pour défendre la réforme car elle est d'abord faite pour eux. Sans elle, ils seraient condamnés à payer deux fois, pour leur propre retraite et pour celle de leurs parents", a estimé le conseiller du président pour les questions sociales, dans un entretien publié par Challenges.fr, mardi.