Gendarmes : "une femme vaut un homme"

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Fabienne Cosnay et Pierre de Cossette , modifié à
Après la mort de deux gendarmes, leur patron refuse d'envisager un changement de leur mission.

"Une femme vaut un homme et un homme vaut une femme". Pour Jacques Mignaux, directeur général de la gendarmerie nationale, la place des femmes dans la gendarmerie ne doit absolument pas être remise en cause, après le drame dans le Var. Alicia Champlon, adjudante de 29 ans et Audrey Berthaut, maréchal des logis-chef de 35 ans, ont été abattues, dimanche soir, au cours d'une intervention dans le village de Collobrières.

"Deux hommes auraient pu être surpris"

Le directeur général de la gendarmerie nationale estime que remettre en question les missions des femmes dans la gendarmerie seraient "leur faire injure", dans une interview au Parisien.

Le patron des gendarmes rappelle la place aujourd'hui occupée par les femmes dans la gendarmerie. "Les femmes gendarmes ont eu un long parcours pour être reconnues dans notre corps (...) Aujourd'hui, on ne discrimine pas. Une femme vaut un homme et un homme vaut une femme. Nos personnels féminins passent les mêmes sélections et les mêmes diplômes", rappelle le  général Jacques Mignaux. "Des femmes gendarmes m'ont dit : 'surtout, il ne faut rien changer'", a confié le directeur général de la gendarmerie nationale, au micro d'Europe 1.

Le patron des gendarmes estime d'ailleurs que le drame aurait pu tout aussi bien se produire avec deux hommes gendarmes. "Une patrouille constituée de deux hommes aurait sans doute été exposée de la même manière", a t-il confié au micro d'Europe 1.

Comment mieux protéger les gendarmes ?

Plus que la place des femmes, c'est celle de la protection des gendarmes qui est remise en cause après le drame du Var. Certains avaient confié leur désarroi sur le Net après la mort de leurs deux collègues, pointant du doigt la gestion des patrouilles, menées la plupart du temps à deux. "Pas assez de matériel sur le terrain, pas assez de personnel, des moyens radios tout pourris, des véhicules dans un sale état", confiait un gendarme, mardi, dans un message posté sur un forum. "On sait que les patrouilles sont vulnérables" leur répond vendredi le directeur général de la gendarmerie nationale, interrogé par le Parisien sur ce point. "A deux, on est léger, c'est un dispositif faible", reconnaît le général Mignaux.

Pour autant, la gestion des patrouilles ne sera pas renforcée à l'avenir."Il est impossible de décréter que toutes les patrouilles seraient à quatre. Cela voudrait dire qu'il y aurait deux fois moins de patrouilles sur le terrain", explique le patron des gendarmes. Pour mieux protéger les gendarmes, "nous développons l'emploi des pistolets à impulsion électrique", indique-t-il, et "nous sommes en train de nous équiper en radios plus puissantes pour donner l'alerte en toute circonstance", précise Jacques Mignaux.