Fréjus : l'enquête sur l'accident blanchirait la police

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Un jeune s'est tué dimanche en essayant d'échapper à un contrôle routier. Pourtant, il n'était pas pris en chasse, selon le parquet.

La police ne serait pas responsable de la mort dimanche à Fréjus de Mohammed, 20 ans, contrairement aux dires de sa famille et de ses amis. Selon les premiers éléments de l'enquête, il n'y a eu ni course poursuite ni choc avec les policiers ou leur voiture, a rapporté le procureur adjoint de Draguignan, Philippe Guémas. Les investigations ont été confiées à l'Inspection générale de la police nationale (IGPN), la "police des polices".

Le jeune homme qui circulait sur la nationale 20 à hauteur de Fréjus sur une motocross - ce qui est interdit sur la voie publique - a échappé à un premier contrôle de police, a relaté Philippe Guémas. Avertis par leurs collègues, des policiers de la brigade anti-criminalité (Bac) situés plus loin sur la route ont tenté à leur tour de l'arrêter. Mohammed serait alors passé sur le bas-côté de la route. Sa moto a dérapé, percuté un pin et le jeune homme est décédé des suites de ses blessures. Une version que n'accepte pas ses proches, persuadés que le jeune homme a été délibérément tamponné par la voiture de police.

La mort de Mohammed a provoqué des échauffourées à Fréjus dimanche. Vers 19h00, une cinquantaine de jeunes du quartier de la Gabelle ont manifesté dans le centre-ville brisant des vitrines, les vitres de la mairie annexe et deux cabines téléphoniques et incendiant plusieurs véhicules, dont trois engins de chantier. Les incidents se sont poursuivis une partie de la nuit, mettant aux prises des dizaines de jeunes et environ 200 policiers qui ont dispersé les manifestants avec des gaz lacrymogènes. Au petit matin, le calme était revenu.