France Télécom: plainte de la famille d'un salarié suicidé

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La famille de Rémy Louvradoux, le salarié de France Télécom qui s'était immolé par le feu sur son lieu de travail le 26 avril à Mérignac (Gironde) a annoncé jeudi qu'elle avait porté plainte contre l'entreprise pour homicide involontaire et mise en danger de la vie d'autrui.

Hélène Louvradoux, son épouse, et Raphaël son fils, ont tenu une conférence de presse à Bordeaux en compagnie de leur avocate Cécile Boulé.

"Nous avons entamé une procédure en vue de porter plainte (avec constitution de partie civile, ndlr) contre France Télécom et toute autre personne dont la responsabilité pénale viendrait à être caractérisée, pour mise en danger de la vie d'autrui et homicide involontaire", a expliqué Mme Louvradoux, souvent très émue pendant la conférence de presse.

"Dysfonctionnements"

Ce suicide a été reconnu en accident de service ce qui a permis à la famille d'obtenir le règlement de la pension de reversion du disparu cet été. Mais fin septembre, "le parquet nous a informés de sa décision de ne pas poursuivre son enquête" pour recherche des causes de la mort, "étant donné qu'il était clair qu'il s'agissait bien d'un suicide", a-t-elle ajouté.

"Mais nous savions que Rémy ne s'était pas suicidé par hasard, nous connaissions les dysfonctionnements qui ont abouti à ce geste même s'il n'était pas prévisible", a-t-elle indiqué, et "nous avons décidé de porter plainte pour savoir ce qui s'est passé, pour avoir accès au dossier, pour qu'il y ait une enquête et pour que la justice puisse suivre son cours si responsabilité pénale il y avait".

Rémy Louvradoux, qui avait 56 ans, s'est suicidé sur le site de Pichey à Mérignac, a priori sans témoin. Il était "préventeur" depuis plusieurs années, c'est-à-dire chargé des conditions de travail, de l'hygiène et de la sécurité. Il était en outre représentant du personnel pour la CFDT.