Treize sympathisants présumés du groupuscule salafiste Forsane Alizza ont été mis en examen mercredi pour "association de malfaiteurs en relation avec une entreprise terroriste et acquisition, détention et transport d'armes". Neuf d'entre eux ont été écroués dont le leader de Forsane Alizza, Mohamed Achamlane. Lui et 18 autres personnes avaient été interpellés vendredi dernier.
Certains sont soupçonnés en particulier d'avoir évoqué un projet d'enlèvement d'un magistrat lyonnais, comme le révélait Europe 1 mardi. Sur les treize mis en examen, les quatre qui n'ont pas été écroués ont été placés sous contrôle judiciaire.
Des référents locaux
Le leader de Forsane Alizza, arrêté dans la région nantaise la semaine dernière, avait eu "un rôle moteur" dans l'animation de ce groupuscule, avait détaillé mardi François Molins, le procureur de Paris.
Quant aux autres individus, interpellés vendredi dernier, ils avaient joué le rôle "de référents locaux répartis sur plusieurs points du territoire, comme Paris, Lyon, Nantes, Marseille, Nice notamment" mais ils avaient été "sous le contrôle de Mohamed Achamlane". L'organisation avait prôné la mise en place "d'un califat islamique en France, de la charia ainsi qu'une union pour une guerre civile", a ajouté le procureur de Paris.
Des réunions physiques et virtuelles
Les membres de l'organisation étaient sous surveillance depuis octobre 2011. Si le groupe Forsane Alizza avait bien été dissous par le ministère de l'Intérieur, l'enquête a révélé que ses membres se réunissaient physiquement et virtuellement "afin de déterminer d'actions à venir".
"L'analyse des flux Internet a permis de révéler l'existence de réunions virtuelles entre les membres", ainsi que "des séances d'entraînement entrecoupées de cris religieux dans des parcs publics et des forêts de la région parisienne", a précisé le procureur de Paris. Une vidéo et un communiqué appelant au jihad avaient également été découverts.
Enfin, une vingtaine d'armes avaient été saisies, certaines de guerre, d'autres de chasse. Il s'agissait notamment de kalachnikov "temporairement neutralisées" mais qui pouvaient être utilisées en ôtant "un dispositif", avait expliqué François Molins.
Aucun lien avec Merah
L'enquête préliminaire menée par les services de Renseignement avait démarré près de cinq mois avant les tueries perpétrées par Mohamed Merah à Toulouse et Montauban. Aucun lien n'a été établi entre les deux affaires.
Parallèlement à ces mises en examen, un nouveau coup de filet, cette fois d'individus a priori isolés, a eu lieu mercredi matin, comme le révélait Europe 1. Selon nos informations, une douzaine de personnes ont été interpellées à Roubaix, Marseille, Pau, Valence, Carpentras (Vaucluse) et Bon-Encontre (Lot-et-Garonne).