Florange : des salariés sur une voie TGV

Les métallos ont également occupé un poste de contrôle ArcelorMittal.
Les métallos ont également occupé un poste de contrôle ArcelorMittal. © MAXPPP
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avec AFP , modifié à
Une centaine de salariés d'ArcelorMittal ont pris position sur la voie ferrée vers le Luxembourg.

Les métallos ont décidé de durcir le mouvement. Une centaine de salariés de l'aciérie ArcelorMittal de Florange en Moselle ont pris position vendredi midi sur la ligne de chemin de fer reliant la France au Luxembourg. Ils ont occupé les voies après avoir demandé à la SNCF de couper la ligne d'alimentation de 25.000 volts. Dès que l'électricité a été coupée "pour des raisons de sécurité", selon un syndicaliste, les protestataires ont pris position sur les rails.

Cette occupation de la voie ferrée publique a déjà obligé des trains à rester à l'arrêt à Thionville, selon une source policière. L'action a été engagée par la CFDT et la CGT, les militants de FO et de la CFE-CGC ne s'y sont pas associés. Plusieurs cars de CRS étaient stationnés non loin de la gare d'Ebange, toute proche. Selon une source policière, les forces de l'ordre pourraient intervenir pour dégager la voie ferrée.

Un poste de contrôle occupé

Un peu plus tôt, une cinquantaine de salariés de l'aciérie ArcelorMittal de Florange en Moselle ont bloqué vendredi matin la gare voisine d'Ebange par laquelle passent tous les trains approvisionnant en acier le site. Les ouvriers ont pris position sur les voies où circulent d'ordinaire quotidiennement une vingtaine de convois acheminant la matière première de l'usine.

Les métallos ont également occupé le poste de contrôle ArcelorMittal qui gère parallèlement la circulation des trains sortant de l'aciérie chargés des produits finis. "C'est le centre névralgique de Florange. L'objectif est de perturber la production pendant au moins 24 heures", a expliqué un syndicaliste à l’Agence France Presse. "Nous envoyons un message à ArcelorMittal pour lui montrer ce que l'on est capable de faire", a souligné le responsable FO Walter Broccoli, alors qu'un comité central d'entreprise se tient vendredi matin au siège d'ArcelorMittal France à Saint-Denis (Seine-Saint-Denis).

Il s'agit de la cinquième action "coup de poing" des salariés d'ArcelorMittal qui occupent une partie de l'usine depuis le 20 février.

"Le cauchemar du gouvernement"

L'intersyndicale CGT-CFDT-FO avait promis récemment de faire de Florange "le cauchemar du gouvernement" si les deux hauts fourneaux de l'aciérie, en sommeil depuis plusieurs mois, n'étaient pas remis rapidement en route. ArcelorMittal, qui a décidé récemment la fermeture définitive de hauts fourneaux à Liège (Belgique) et Madrid, assure qu'en Lorraine il ne s'agit que d'une mise en veille temporaire rendue nécessaire par une demande insuffisante.

De son côté, le président Nicolas Sarkozy a assuré jeudi que le groupe sidérurgique allait investir 17 millions d'euros dans l'aciérie, notamment pour faire redémarrer l'un des deux hauts fourneaux au deuxième semestre 2012.