Une moitié de Français qui "comprend", contre un tiers qui "condamne". Interrogés sur leur sentiment face aux "salariés concernés par des plans de licenciement ou des fermetures de sites [et qui] ont menacé ces dernières semaines de faire sauter leur entreprise", 50% des Français affirment les "comprendre sans les approuver", selon les résultats d’un sondage publié jeudi soir sur le site internet du quotidien L’Humanité. 34% les condamnent, et 16% les approuvent.
Cette enquête est publiée le jour où prend fin l'ultimatum des New Fabris, à Châtellerault : les salariés de ce spécialiste de la fabrication de pièces mécaniques menacent de faire sauter leur usine vendredi s'ils n'obtiennent pas 30.000 euros d'indemnités par employé à leurs principaux clients, Renault et Peugeot.
Autre point de cette enquête : "La compréhension vis-à-vis des séquestrations de patrons demeure majoritaire", comme le note Jérôme Fourquet, de l’institut IFOP qui a réalisé le sondage. 62% des sondés les "comprennent sans les approuver", 23% les approuvent, quand 15% les condamnent.
"Ce type d’actions ne va pas se tarir puisque ses principaux acteurs restent très déterminés", pronostique Jérôme Fourquet. L’enquête montre en effet que 44% des ouvriers adhérent à l’idée de séquestrer des patrons, soit une progression de 4 points par rapport au sondage que ce même institut avait réalisé en avril 2009 pour Paris Match.