Expliquer la pagaille à l’aéroport de Roissy

La réunion doit permettre de déterminer les responsabilités de chacun et de trouver des solutions en cas d'épisode neigeux aussi important.
La réunion doit permettre de déterminer les responsabilités de chacun et de trouver des solutions en cas d'épisode neigeux aussi important. © REUTERS/MAXPPP
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avec Mélanie Taravant , modifié à
Une réunion gouvernementale doit aider à identifier les causes du blocage provoqué par la neige.

Qui est responsable de la pagaille de Noël à l’aéroport de Roissy, épisode durant lequel 2.000 personnes ont dû dormir sur place à cause de la neige ? C’est ce que tenteront de déterminer la ministre de l'Ecologie, Nathalie Kosciusko-Morizet, et le secrétaire d'Etat aux Transports, Thierry Mariani, lors d’une réunion, mercredi après-midi, en présence de tous les acteurs du secteur aérien mais aussi d'associations d'usagers.

La pénurie de glycol fait polémique

Les compagnies aériennes affirment avoir été contraintes d'annuler des centaines vols le 23 décembre en raison de la perspective d'une pénurie de glycol. Elles mettent en cause le gestionnaire de Roissy, Aéroports de Paris (ADP), confronté à des difficultés d'approvisionnement de ce liquide utilisé pour le dégivrage des avions et dont les réserves étaient insuffisantes.

Cette semaine, le PDG d'ADP, Pierre Graff, 64 ans, s'est farouchement défendu, affirmant que le glycol n'était "pas la cause" de la pagaille, provoquant l'ire des dirigeants des compagnies. "L'histoire du glycol n'est même plus un scandale, c'est un mensonge éhonté", a réagi l'un d'entre eux, souhaitant rester anonyme.

"On l'a tous vécu en direct et tous les acteurs pourraient vous le dire (...) Il n'y avait pas assez de glycol pour faire tous les vols, donc on nous a demandé d'annuler des vols. C'est scandaleux", a-t-il ajouté.

ADP et syndicats divisés sur les solutions à adopter

Pour ADP, les conditions climatiques étaient tout simplement exceptionnelles. Son patron, Pierre Graff, va donc proposer d'investir 80 millions d'euros en engins de déneigement.

“Acheter plus de déneigeuses, ce serait vraiment stupide, a réagi Christelle Martin, secrétaire générale FO à ADP, avant d’ajouter : “on a un gros, gros travail à faire sur l’information aux passagers, il faudrait qu’on ait un système centralisé en terme d’informations“.

Améliorer l’information et l’accueil

“Le mieux ce serait de (…) trouver des interfaces (informatiques) pour qu’on ait tous la même information, quel que soit l’aéroport du monde dans lequel on travaille“, propose-t-elle.

"Notre grande critique, notre grand reproche est le manque d'information fournie à nos professionnels ce jour-là", a renchéri le Syndicat national des agents de voyage, avant d'ajouter : "Il faut qu'il y ait une espèce de tour de contrôle de l'information, in situ à Roissy, pour éviter la désorganisation. Il faut qu'ADP (Aéroports de Paris) mette suffisamment de personnel pour informer et donne la vraie information et non des promesses".

“Il y a également (le problème des) files d’attente, certains passagers ont fait la queue pendant plus de huit heures, ils sont restés debout de peur de perdre leur place, je pense qu’on aurait pû mettre tout simplement (un système de) ticket, avec un numéro“, conclut Christelle Martin.

Un rapport, demandé au Conseil général de l’Environnement et du Développement durable (CGEDD), doit être rendu public à l’issue de cette réunion. Il portera non seulement sur la paralysie des aéroports, mais aussi sur la pagaille sur les routes provoquée par les chutes de neige du 8 au 9 décembre.