Evaluer les détenus pour éviter la récidive

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avec Fabienne Le Moal , modifié à
Focus sur le Centre national d'évaluation des peines, situé à Fresnes.

Le verdict dans le procès du meurtre, fin 2007, d'Anne-Lorraine Schmitt est attendu, mercredi soir. Cette affaire a largement remis la récidive au coeur des débats. L'assassin de la jeune femme, Thierry Devè-Oglou, avait en effet déjà été condamné à cinq ans de prison dont deux avec sursis pour un viol commis en 1995 sur une étudiante. Condamné en 1996, il avait été libéré l'année suivante.

CNE de Fresnes

Après cette affaire, une loi dit de rétention de sûreté avait été votée, le 25 février 2008. Elle permet de retenir, dans un centre socio-médico-judiciaire de sûreté, pendant 6 semaines, des condamnés à perpétuité qui doivent être remis en liberté.

Le seul Centre national d'évaluation se situe à Fresnes. François, 44 ans, depuis 23 ans en prison pour meurtre, est depuis cinq semaines en observation dans ce centre. Fatigué par ses entretiens de plusieurs heures avec les psychiatres et les conseillers d'insertion, il a régulièrement l'impression d'être "passé à la moulinette" pour savoir si un juge peut le libérer sans risque. "On se fait mettre à nu en permanence", raconte-t-il.

"Les récidivistes sont le poison de notre justice"

"Les récidivistes sont le poison de notre justice. Cela, je le sais très bien. J'en connais : ils ne sont pas encore sortis, ils préparent des saletés qu'ils vont faire à l'extérieur. Pour moi, c'est clair, c'est terminé", explique encore François, avant d'ajouter : "je veux montrer que je vaux mieux, sans oublier ma victime". Pendant son séjour au centre, il a perdu 12 kilos.

A Fresnes, le Centre national d'évaluation, est isolé du reste de la détention, et il se trouve au bout de la première division au Grand quartier. Un nouveau centre ouvrira en 2011. Il est indispensable si les juges veulent une observation plus approfondie pour les peines plus courtes.