Euthanasie : "on est au bout du rouleau"

Elisabeth réclame au corps médical de "laisser partir un peu plus doucement" son père, dans un état végétatif depuis un an.
Elisabeth réclame au corps médical de "laisser partir un peu plus doucement" son père, dans un état végétatif depuis un an. © MAXPPP
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avec Sandrine Prioul , modifié à
TEMOIGNAGE - Elisabeth, dont le père est maintenu en vie, ne veut pas exclure l'euthanasie.

Elisabeth est l’une des signataires de la pétition destinée à soutenir le médecin de Bayonne, soupçonné d’euthanasie active sur au moins quatre patients. La question de la fin de vie, elle y est confrontée depuis près d’un an. Son père, 89 ans, atteint de la maladie de Parkinson, est en effet maintenu dans un état végétatif depuis de longs mois.

"Mon père est complètement grabataire. Une fois par jour, il faut lui vider les poumons qui se remplissent d’eau", précise cette Lyonnaise au micro d’Europe 1. "Un 'Parkinsonien' en fin de vie, il ne mange pas, il ne boit pas, il vit avec une sonde gastrique. Pour moi, ça fait un an qu’il est maintenu dans un état de non-vie."

"Il est maintenu dans un état de non-vie" :

Elisabeth réclame à demi-mots la fin de l’acharnement thérapeutique. "Du monde médical, j’attends qu’il commence déjà à avoir une autre attitude. De le laisser partir peut-être un peu plus doucement", confie-t-elle. "Quand je vois des kinés qui s’acharnent à lui faire lever les bras pour qu’il respire un peu mieux que la veille... Ils sont dans un système, ils font des actes. Moi ce que je leur reproche, c’est de l’avoir réanimé il y a un an."

Car la situation est évidemment difficile à vivre. "Nous, au niveau familial, on est au bout du rouleau. Il faut peut-être aussi qu’ils le prennent en compte. Parce qu’ils ne se rendent pas forcément compte qu’une telle situation, c’est dur pour la famille aussi. C’est dur moralement, c’est dur physiquement."