Erika : les communes veulent plus d'indemnités

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Les communes dont le littoral avait été souillé par la marée noire demandent en appel une réévaluation de leur préjudice.

Le préjudice d’image ne suffit pas aux communes parties civiles lors du procès en appel de l’Erika… C’est ce qu’elles ont obtenu en première instance en 2008. La plupart des villes concernées a reçu une indemnité de 500.000 euros. Mais aujourd’hui, ces communes du littoral espèrent obtenir des indemnités plus importantes. Elles souhaitent une réparation au préjudice écologique, notamment pour les coûts de remise en état des plages, des dunes, des chemins littoraux ou encore des falaises après le raz-de-marée causé par le naufrage de l’Erika.

Aux Moutiers-en-Retz en Loire-Atlantique, le maire Yannick Haury énumère les travaux qu'a dû entreprendre sa commune pour restaurer la plage dans les mois et les années qui ont suivi la marée noire. "En enlevant le fioul on a enlevé aussi les éléments qui maintiennent naturellement le sable", explique-t-il. Pour le retenir, il a fallu par exemple poser de barrières et réaliser des plantations pour retenir le sable.

"Il y a des gens qui ont tout perdu dans cette histoire" s’emporte Jean-Pierre Bernard, le maire deMesquer. Il demande pour sa commune trois millions d’euros d’indemnités.

"La commune a fait appel parce que le juge n'a pas reconnu notre compétence environnementale et je ne voudrais pas que ça fasse jurisprudence", indique aussi Jean-Luc Le Brigand, maire de Préfailles, en Loire-Atlantique. "Après l'Erika nous avons dû réaménager et valoriser 14 kilomètres de littoral. Pour enlever ces tonnes de déchets pétroliers les engins ont tout détruit, il a fallu tout restaurer. Alors je suis d'accord, il y a eu un préjudice d'image, mais pour nous il y a eu aussi 5,5 millions d'euros d'argent public dépensé et nous voulons que Total rembourse l'argent public", explique-t-il.

Danielle Rival, maire de Batz-sur-Mer, à l'épicentre de la marée noire, estime que "c'est injuste que l'on accorde une réparation du préjudice écologique au conseil général du Morbihan et pas aux communes. Nous avons réalisé de nombreux travaux environnementaux et on se retrouve quand même avec 755.500 euros de frais

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