Eric Raoult nie avoir "frappé" sa femme

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avec AFP , modifié à
L'ex-ministre devait répondre jeudi de violences conjugales. Le parquet a requis 3 mois avec sursis.

L'INFO.  Jugé pour violences conjugales devant le tribunal correctionnel de Bobigny, l'ancien ministre Eric Raoult, maire UMP du Raincy, en Seine-Saint-Denis, a assuré jeudi n'avoir "jamais frappé" sa femme, reconnaissant uniquement l'avoir insultée.  Le parquet a requis trois mois de prison avec sursis à l'encontre de l'élu qui risquait  jusqu'à trois ans de prison et 45.000 euros d'amende. Le tribunal rendra sa décision le 21 février.

Des insultes mais pas de coups. "Oui, il y a eu des insultes. Mais je ne l'ai pas frappée", a redit d'une voix calme l'ex-député de Seine-Saint-Denis, âgé de 57 ans. "Je sais maîtriser ma force", a-t-il ajouté, évoquant des "disputes" liées à l'attitude de sa femme dont il était en instance de séparation.

"Parfois, elle était habillée d'une manière très provocatrice. Quand un jeune d'à côté vient vous dire 'putain, elle est bonne, ta femme', ça surprend!", a raconté Éric Raoult. "La femme d'un maire n'est pas une personne comme les autres", a-t-il ajouté.

Sa femme revient sur ses déclarations. Invitée à la barre, son épouse, Corinne Raoult, dont il est aujourd'hui séparé, a elle-même minimisé les accusations portées à l'encontre de son mari, revenant, à la surprise du tribunal, sur certaines de ses déclarations faites durant l'enquête. "Je pense que nous avons perdu notre sang-froid", a expliqué Corinne Raoult, veste de cuir noir, talons aiguille et cheveux blonds coupés courts. "Mon mari est un homme qui s'emporte facilement. Il dit parfois des choses qui dépassent sa pensée et ses actes", a-t-elle déclaré.

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"Il y a un décalage entre votre plainte et ce que vous dites aujourd'hui",a relèvé, médusé, le président du tribunal. "Vous a-t-il alors donné des gifles?""On s'est bousculé un peu tous les deux...", a raconté Corinne Raoult. "Vous a-t-il donné des gifles, oui ou non?" "Il ne m'a pas donné de coups avec violence", a-t-elle expliqué.

Une "grande gueule" de la droite. L'ancien ministre de la Ville de 1995 à 1997,  est  accusé d'avoir giflé, bousculé et insulté son épouse à plusieurs reprises entre décembre 2011 et octobre 2012. Il avait été placé en garde à vue à deux reprises au mois d'octobre, après des plaintes déposées par son épouse, qui fut son assistante parlementaire.  Il connaît depuis plusieurs mois des problèmes de santé, qui lui ont valu d'être hospitalisé à plusieurs reprises, notamment pour AVC survenu en janvier 2012.

Eric Raoult a aussi défrayé la chronique à plusieurs reprises. Lors des émeutes de 2005, il avait été le premier à imposer un couvre-feu aux mineurs de sa commune, pourtant épargnée par les violences, avant même que le gouvernement ne décrète l'état d'urgence. Début juin, il a proposé la candidature de Nicolas Sarkozy au prix Nobel de la paix afin que soit "reconnue la part essentielle de (son) action internationale durant son quinquennat pour le maintien de la paix dans le monde".