Elu agressé : "ils m'auraient achevé"

© DENIS LAMBERT/MAXPPP
  • Copié
Mathieu Bock et C.B , modifié à
- Le conseiller régional PS revient sur son agression par des salafistes.

Jamel Gharbi, le conseiller régional socialiste des Pays de la Loire, se remet difficilement de son agression en Tunisie. L'élu socialiste âgé de 62 ans, se promenait en famille le 16 août dernier dans le quartier du port de Bizerte, ville dont il est originaire, quand il a été violemment pris à partie par des islamistes, excédés par les tenues vestimentaires de sa femme et de sa fille de 12 ans.

"Vite, sauve-toi"

Interrogé par Europe 1, il revient sur cette agression qui a bien failli tourner au drame. "Je revenais de la ville avec ma femme et ma fille. Ma fille qui a 12 ans était en tenue estivale, elle avait un petit short, ma femme portait un pantacourt et un polo. Nous sommes tombés sur les manifestations de salafistes qui ont tout de suite agressé ma femme et ma fille. Il y en a un qui a crié très fort : 'pays islamique, pays islamique'. J'ai pris peur pour ma femme et ma fille et je leur ai dit : 'vite, vite, sauve toi Françoise'", raconte-t-il.

"Personne n'a bougé" :

Après avoir crié à ses proches de s'enfuir, il a vu les agresseurs se ruer sur lui et le "frapper à coups de matraques et de gourdins, sur la tête, sur la nuque, dans le dos", rapporte l'élu socialiste. "Je n'ai reçu aucune assistance, personne n'a bougé. Je n'ai échappé qu'à ce lynchage, qu'à la force de mes jambes. Je marchais, j'étais en sang, je partais et là : boum boum boum. Si j'avais eu un genou à terre, ils m'auraient lynché, ils m'auraient achevé", confie-t-il.

"Traumatisme psychologique de toute la famille"

L'agression s'est déroulée, en marge de la soirée de clôture du festival de Bizerte qui avait été ciblée par "environ 200 personnes affiliées au courant salafiste" et armées. "Il y avait un cortège de 50 personnes. Ils se détachaient de la manifestation. Ils venaient chacun à leur tour. Quand il y une meute comme ça qui descend sur la ville, on escorte, on fait quelque chose. Là, ils étaient livrés à eux même, il n'y avait pas la police", déplore Jamel Gharbi.

Victime de nombreuses contusions et choqué Jamel Gharbi s'est vu prescrire 15 jours d'ITT. Pour l'élu socialiste, ses "vacances ont été gâchées", mais il estime que "le plus ça a été le traumatisme psychologique de toute la famille". "Le lendemain, nous avons quitté Bizertes pour rejoindre Tunis, où nous avons pris l'avion le samedi matin pour regagner la France", précise-t-il. Une plainte a été déposée par l'élu.