Elles ont été virées après un bébé

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avec Noémie Schulz , modifié à
De plus en plus de femmes sont licenciées avant ou après leur congé maternité.

Un bébé, mais plus de boulot. La discrimination à la grossesse gagne du terrain dans toutes les catégories socio-professionnelles. Mais c'est dans le milieu libéral qu'elle est particulièrement flagrante. Pour preuve, une dizaine d’avocates ont contacté le mois dernier l’association SOS collaborateurs, rien qu'à Paris, pour dénoncer ces discriminations. Pour tenter d’y mettre un terme, un groupe de travail vient d’être mis en place à Strasbourg.

La situation des avocates est particulière. Exerçant une profession libérale, elles ne sont pas soumises au Code de Travail. Ainsi, du jour au lendemain, leur contrat de collaboration peut être rompu. Anne-Marie, une avocate d’affaires parisienne, a vécu une telle situation. En poste depuis cinq ans dans un cabinet parisien et régulièrement augmentée, elle pensait avoir une situation stable. Mais sa grossesse en 2010 a changé la donne.

Après l’accouchement, "on vire", explique Anne-Marie :

La Haute autorité de lutte contre les discriminations, la Halde, est de plus sollicitée pour ce type d’affaire. 600 dossiers ont été traités en 2010, soit deux fois plus qu’en 2009. Les interventions de la Halde ont abouti à des condamnations devant les tribunaux : des salariées enceintes licenciées ont ainsi obtenu des indemnités allant de 15.000 à plus de 200.000 euros.

Ces amendes ne suffisent toutefois pas à décourager les employeurs. La Halde souhaiterait que la France prenne exemple sur la Grande-Bretagne où les discriminations à la grossesse sont sévèrement punies.