Elle vit dans sa voiture avec ses deux filles

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Frédéric Frangeul avec Nathalie Chevance , modifié à
Son appel au secours a porté ses fruits. La députée du secteur a promis de la reloger dès mardi soir.

Depuis un mois, la vie d’Elisabeth et de ses deux filles, âgées de 14 et 21 ans, tourne au cauchemar. Cette femme de 50 ans, au chômage, a été expulsée de son logement le 2 septembre dernier et vit avec 500 euros par mois. Confrontée à cette précarité, elle dort désormais, avec ses filles, dans une vieille Safrane blanche, stationnée sur un parking du 12e arrondissement de Marseille.

Leur chien les protège du danger. Tous les matins, les trois femmes se lèvent à 5 heures pour aller prendre une douche chez l'ex-mari d'Elisabeth. "Ça fait mal", reconnaît-elle au micro d’Europe 1. "Je ne suis pas la seule, malheureusement, mais ça ne devrait pas exister à l'époque où on vit", ajoute-t-elle. Seul réconfort pour la famille, Titus, le chien qui aboie lorsqu'il sent le danger. Les trois femmes refusent d'abandonner cet animal pour se réfugier dans un foyer.

"Je n'ai pas d'amis réels". De leur côté, les filles d'Elisabeth ne s'épanchent pas trop. Au collège, Floriane, la plus jeune, n'a rien dit de sa situation à ses copines, par pudeur. Quant à Océane, elle s'inquiète pour la santé de sa soeur et de sa mère. "Ce n'est pas une situation convenable pour ma petite sœur". Elle s’est aussi petit à petit isolée : "je me suis renfermé sur moi-même et je n'ai pas d'amis réels", confesse-t-elle.

Elle lance un appel sur Facebook. Pour sortir de cette situation, Elisabeth a décidé de lancer un appel sur la page Facebook du quotidien La Provence et invite toute personne qui pourrait l’aider à la contacter. "C'est un appel au secours pour que je puisse dormir dans un lit et voir mes deux filles épanouies", explique-t-elle au micro d'Europe 1. "Surtout pour ma petite, pour qui je me fais énormément de soucis".

Son appel au secours a porté ses fruits. Elisabeth s'est vu proposer un emploi dans une maison de retraite de la région. La députée du secteur lui a promis de le reloger dès mardi soir. Au pire, elle pourra dormir chez le curé du quartier. "Ça me remonte le moral. Je ne m'attendais pas à un changement aussi rapide. Ça me donne les larmes aux yeux. Ça me touche, je vois que les gens réagissent, il existe encore de la solidarité. On se sent moins seul. C'est énorme, parce que vivre ça à 50 ans, c'est terrible, je ne le souhaite à personne", a-t-elle réagi au micro d'Europe 1.