"Elle devait être très malheureuse"

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Europe1.fr (avec agences) , modifié à
Les proches de Céline Lesage, jugée pour infanticide, ont pointé du doigt son ex-concubin.

Est-ce le point de départ de toute l’affaire ? Au deuxième jour du procès devant la cour d'assises de la Manche de Céline Lesage, jugée pour avoir tué six de ses nouveaux-nés, les proches de l’accusée ont pointé du doigt l’un de ses anciens compagnons. Il aurait "humilié, brimé" la jeune femme.

Céline Lesage a eu avec lui un fils en 1996. "J'ai été troublé qu'il n'ait pas assisté à l'accouchement, qu'il ait mis un certain temps à se rendre à la maternité, qu'il n'ait pas reconnu tout de suite l'enfant", a raconté à l’audience le père de l’accusée.

"Un engrenage"

Cinq grossesses ont suivi, avec à chaque fois la même fin tragique. Céline Lesage "devait être très malheureuse. Elle était prise dans un engrenage, ne pouvait plus aller en arrière, elle était au bout du rouleau", a estimé son père.

Un expert psychologue, Loïc Villerbu, interrogé lundi soir, a décrit pour sa part des "violences psychologiques", des formes de "rabaissement psychologique volontaire" exercées par cet ancien compagnon de l’accusé. Selon lui, cet homme est "typique" des pères qu'il a jusque là étudiés dans le cadre d'affaires d'infanticide, c'est-à-dire "un père qui ne s'intéresse pas à la naissance".

Entendu pendant près de deux heures et demie comme "témoin privilégié", ce plombier chauffagiste, au langage un peu fruste, a assuré "avoir toujours voulu avoir des enfants" et "avoir tout fait pour que (son ex-compagne) soit heureuse". "C'est pas de ma faute si elle a fait ça (...) puisqu'elle l'a fait à quelqu'un d'autre", a estimé M. Catherine, faisant allusion à Luc Margueritte, le second ex-compagnon de l'accusée avec qui elle a eu le sixième bébé, tué en 2007.