Echographies commerciales : une dérive à "encadrer"

Une échographie foetale "médicale" doit être réalisée dans un but de diagnostic, de dépistage ou de suivi, rappelle la HAS.
Une échographie foetale "médicale" doit être réalisée dans un but de diagnostic, de dépistage ou de suivi, rappelle la HAS.
  • Copié
avec agences , modifié à
La HAS, qui met en garde les femmes enceintes, estime qu'elles sont contraires à la déontologie médicale.

Que penser des échographies commerciales faites pour avoir des images "souvenirs" de l'enfant à naître ? Saisie de la question par le gouvernement, en janvier dernier, la Haute autorité de santé a livré ses réflexions lundi dans un rapport qui tire la sonnette d'alarme.

Une échographie foetale "médicale" doit être réalisée dans un but de diagnostic, de dépistage ou de suivi et exclusivement pratiquée par des médecins ou des sages-femmes, rappelle, en premier lieu, la HAS.

Ne pas pratiquer la médecine comme un commerce

Le principe de l'échographie sans motif médical est contraire aux codes de déontologie des médecins et des sages-femmes, juge aussi la HAS. Certes, précise l'institution, "les échographies ne figurent pas explicitement dans la loi comme des actes réservés aux médecins ou aux sages-femmes", mais "les codes de déontologie de ces professionnels leur interdisent de pratiquer la médecine comme un commerce".

La HAS relève ainsi des failles dans la réglementation. Le marché d'occasion des échographes n'étant soumis à aucune réglementation, elle recommande par exemple "un meilleur encadrement juridique de l'acquisition et de la revente des appareils".

L'inconnue de l'exposition du fœtus aux ultrasons

 La HAS met enfin en garde contre les risques psychoaffectifs pour la mère et l'entourage que pourrait générer la livraison de ces images, en l'absence d'un accompagnement compétent.

 L'Agence des produits de santé, également saisie, rappelle, de son côté, la nécessité de limiter les durées d'expositions lors des échographies en vertu de l'absence de données confirmant ou infirmant un risque lié à l'exposition aux ultrasons lors d'une échographie fœtale.

Ce n'est pas la première fois que la "dérive" des échographies à visée commerciale est montrée du doigt. L'an dernier, l'organisation nationale des syndicats de sages-femmes s'était associée au "coup de gueule" de gynécologues sur le sujet.