Eau potable : 7 millions de logements ne sont pas aux normes

En France, encore environ 7,5 millions de logements ne sont pas aux normes en matière de canalisations.
En France, encore environ 7,5 millions de logements ne sont pas aux normes en matière de canalisations.
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Damien Brunon et Carole Ferry , modifié à
INFO E1 - En 1998, l’Europe avait sommé les Français de changer leurs canalisations en plomb. Ils sont très peu à l’avoir fait.

L’INFO. Pour des questions sanitaires, une directive européenne avait imposé en 1998 que les canalisations de plomb des locaux anciens (construits avant 1949) soient changées. Un rapport de février 2013 estimait pourtant que 7,5 millions de logements particuliers n’étaient pas aux normes. Selon les informations d’Europe 1, l’association de consommateur CLCV tire la sonnette d'alarme et appelle les autorités à soutenir la transition alors que la date butoir est au 25 décembre 2013. La qualité de l'eau est en jeu.

Une norme sanitaire. 1998 : l’Europe s’inquiète du plomb dans son eau. Cette année-là, environ 85.000 Français âgés entre 1 et 6 ans sont concernés par une intoxication liée au métal rappelle l’association Consommation Logement Cadre de Vie (CLCV). Pour endiguer la problématique, Bruxelles impose alors de changer les canalisations des logements anciens. L’objectif : faire que la teneur en plomb corresponde aux recommandations de l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS), soit 10 microgrammes par litre d’eau..

Norme peu respectée par les particuliers. Problème : à trois semaines de l’échéance, très peu de logements sont aux normes. Si les collectivités territoriales semblent avoir plutôt bien rempli leur cahier des charges, environ 7,5 millions de logements n’avaient pas fait les travaux nécessaires en février 2013. Le rapport du Conseil général de l'environnement et du développement durable qui avançait ce chiffre estimait à 838.000 leur nombre rien que pour Paris.

Des travaux coûteux. “Notre inquiétude, c’est que personne ne se préoccupe de l’échéance. Les pouvoirs publics ont très peu réagi. Les copropriétaires n’ont pas conscience que la réalisation de ces travaux va avoir un coût très important”, explique David Rodriguez, responsable juridique à l’association Consommation Logement et Cadre de Vie (CLCV), au micro d’Europe 1.

Il faut dire que selon cette dernière, les travaux coûteraient en moyenne 2.250 euros par logement. Et à l’approche de la date butoir, la CLCV s’inquiète que les travaux soient faits à la va-vite. “On craint que les locataires soient obligés de réaliser ces travaux dans des délais brefs, de façon violente, et financièrement, ils ne pourront pas le supporter”, poursuit David Rodriguez.

Une raison suffisante pour que la CLCV appelle les pouvoirs publics à accompagner la transition en proposant un report de l’échéance et la mise en place d’aides financières pour la réalisation des travaux.

Un risque sanitaire limité. Les rénovations paraissent d’autant plus difficiles à avaler que la raison sanitaire avancée il y a quinze ans ne semble plus aussi justifiée aujourd’hui. Depuis 1998, le nombre d’enfants contaminés par le plomb a en effet été divisé par 20. La raison : le plomb a disparu de la vie quotidienne, des peintures notamment.