ENQUETE - Les "sex addicts" se dévoilent

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avec Eve Roger , modifié à
 Ce phénomène, mis en avant par l'affaire DSK, est une maladie bien réelle. Europe 1 fait le point.

Depuis plusieurs mois, les affaires sexuelles touchant des hommes politiques, notamment l'affaire DSK, ont fait irruption dans la sphère publique. Et elles résonnent différemment dans la tête des obsédés du sexe, appelés "sex addicts". Europe 1 décrypte cette maladie.

Qu’est-ce qu’un "sex addict" ? La "sex addiction" est une maladie. Pour tous ceux qui en sont atteints, le sexe est devenu une obsession, jusqu'à en oublier tout le reste. A tel point qu’il est impossible d’avoir une vie sociale et de travailler. Les "sex addicts" ont un besoin constant de se soulager en regardant des images pornographiques, en se masturbant ou encore en multipliant les partenaires. Impulsifs, ils ne supportent généralement pas la frustration.

Cette maladie n’est pas particulièrement attribuée à la gente masculine puisqu’il y a autant de femmes que d’hommes "sex addicts". Les femmes atteintes multiplient les partenaires pour combler un vide affectif. Elles croient que le sexe est une monnaie d'échange pour avoir de l'affection. Les hommes, eux, agissent pour "exister", comme l’a expliqué Cyril au micro d’Europe 1. A l’âge 18 ans, il fréquentait les clubs échangistes et y "passait toutes (ses) nuits". Il était "infatigable".

Qu'est-ce qu'a changé l'affaire DSK ? Les spécialistes de la maladie assurent que depuis les affaires sexuelles qui ont fait la Une de la presse ces derniers mois comme celle de DSK, de Silvio Berlusconi ou encore de Georges Tron, les langues se délient. Pour psychiatre Marc Valleur à l'hôpital Marmottan, à Paris, "ces personnes deviennent des références. C’est en train de devenir presque des emblèmes dans certains discours", assure-t-il au micro d’Europe 1.

Lui et ses confrères observent une recrudescence du nombre de patients. Depuis six mois, il compte une centaine de "sex addicts" qui ont franchi son cabinet contre une trentaine l’année dernière. Difficile toutefois de dire combien il y a précisément de malades en France.

L’addiction sexuelle se soigne-t-elle ? Les "sex addicts" ne le sont pas toute leur vie, s'ils décident de se soigner. Il existe ainsi des réunions de dépendants anonymes, qui fonctionnent sur le modèle des alcooliques anonymes. Elles permettent aux uns et aux autres de partager leur expérience. Il a fallu cinq années à Cyril, dont un mois d’abstinence totale, avant de pouvoir retrouver une vie sexuelle normale. Et aujourd’hui encore les réunions font partie de son quotidien. Il n’a qu’un seul objectif : ne pas rechuter.

Pour joindre l'association d'entraide Les Dépendants affectifs et sexuels anonymes, vous pouvez adresser un mail en utilisant l'adresse suivante info.dasa@ml.free.fr.