E.coli : "amélioration" pour l'enfant dans le coma

L'un des enfants hospitalisés au CHU de Lille a du être placé sous dialyse dans la nuit de jeudi à vendredi.
L'un des enfants hospitalisés au CHU de Lille a du être placé sous dialyse dans la nuit de jeudi à vendredi. © MAXPPP
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avec AFP , modifié à
Sept enfants sont hospitalisés à Lille. Une petite fille de 7 ans a aussi été admise au CHU.

Deux jours après la découverte d'une infection en France, liée à la bactérie E.coli, les sept enfants hospitalisés pour une intoxication alimentaire sévère sont toujours sous surveillance au CHRU de Lille. Les enfants sont âgés de dix-huit mois à huit ans. Ils ont été intoxiqués après avoir consommé des steaks hachés congelés commercialisés par l'enseigne allemande Lidl. L'état de santé de six d'entre aux est stable, alors que l'un d'eux est dans le coma, avec une "légère amélioration" dans la nuit de vendredi à samedi.

Samedi, une fillette de 7 ans qui présente aussi des symptômes de contamination bactérienne mais n'aurait pas mangé de steaks hachés porteurs de la bactérie E.coli a également été hospitalisée à Lille, a annoncé samedi le CHU de Lille. Elle souffre d"insuffisance rénale modérée".

Un des enfants en coma artificiel

L'un des enfants, âgé de deux ans et originaire de l'Oise, est "en coma artificiel thérapeutique et a été placé sous assistance respiratoire", a indiqué vendredi le professeur Stéphane Leteurtre, médecin au service de réanimation pédiatrique. Samedi, "une légère amélioration" de son état a été constatée. "On a constaté une légère amélioration entre hier et aujourd'hui. Cet enfant a reçu un traitement un peu particulier, spécifique à cette maladie. C'est peut-être ce traitement qui commence à faire effet", a confié le professeur Francis Leclerc, chef du service de réanimation pédiatrique du CHU de Lille.

"Il est toujours dans le coma, mais un peu plus réactif", a-t-il souligné, insistant bien sur la gravité de l'état de santé de l'enfant. "Il faut attendre encore quelques jours pour en savoir plus", a-t-il précisé.

D'autres cas d'infection alimentaire ?

Lors de sa visite au CHRU de Lille, le ministre de la Santé a indiqué que "d'autres cas (d'infections) font l'objet d'investigations (...) pour savoir s'ils relèvent ou non de la même bactérie" E.coli, en dehors des sept enfants hospitalisés.

Il a notamment évoqué deux personnes dans le Nord - un jeune adulte et un enfant d'une dizaine d'années -, dont les résultats d'analyses bactériologiques devraient être connus samedi.

La société SEB inquiète

Xavier Bertrand a affirmé que ses services allaient vérifier que l'information sur le retrait de lots de viande hachée était "bien passée". Sur l'origine exacte de la contamination de steaks hachés élaborés à partir de viandes de différents pays, le ministre s'est montré prudent : "tant que vous n'avez pas les éléments précis, il faut se garder de donner les mauvaises réponses", a-t-il déclaré. Il s’est aussi interrogé sur le moment durant lequel la contamination s'est produite. Le ministre en a profité pour rappeler qu'avec la bactérie concernée "l'hygiène" est mise en cause.

La société SEB, qui a fabriqué les steaks, attend toujours avec impatience les résultats des analyses "pour clarifier le dossier", craignant pour son avenir et celui de ses 180 salariés. "Ce n'est pas une petite affaire, on est médiatisés, montrés du doigt d'une manière un peu insupportable, économiquement parlant", a confié le patron de l'entreprise, Guy Lamorlette. "Depuis mardi qu'ils sont sur les analyses, on devrait avoir les résultats en 48 heures, 72 heures maximum", a-t-il dit, jugeant le délai "anormalement long".

Les résultats des analyses seront connus au plus tard lundi, a indiqué le laboratoire national de référence de Lyon, qui a reçu des lots dans la matinée.

"Pas la même souche qu’en Allemagne"

A propos de la fameuse bactérie, Xavier Bertrand a réitéré que d'après les examens faits par le centre national de référence, "ce n'est pas la même souche qu'en Allemagne", où 37 personnes sont récemment mortes d’infection alimentaire. Le ministre de la Santé a estimé encore qu'"un programme de recherches" devait être engagé "pour mieux lutter contre ces bactéries".

Alors que les steaks hachés suspects de la marque "Steaks Country" ont été retirés des rayons des magasins, de nombreux clients inquiets ont afflué dans les supermarchés Lidl du Nord de la France pour rapporter les produits douteux. "Dans la mesure où ces produits ont été livrés dans d'autres départements (...) nous devons aussi avoir une vigilance sur l'ensemble du territoire", a souligné le ministre de la Santé.

Les sept enfants malades ont été hospitalisés à Lille après avoir mangé des steaks hachés dont la viande provenait notamment d'Allemagne. Ils ont tous été victimes de "diarrhées sanglantes importantes" après avoir mangé des steaks hachés de la marque "Steak Country" produits en Haute-Marne. La viande était commercialisée dans des magasins Lidl, géant allemand du discount.